Joint venture dans le fer : pas de décision mais Rio Tinto admet des obstacles

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éant minier anglo-australien Rio Tinto, le 11 février 2010 à Shanghaï (Photo : Philippe Lopez)

[06/10/2010 05:50:46] SYDNEY (AFP) Le géant minier anglo-australien Rio Tinto n’a pas pris de “décision définitive” sur son projet de société conjointe avec BHP Billiton dans le minerai de fer, mais admet des “obstacles potentiels”, a-t-il indiqué mercredi, après des informations de presse affirmant que cette opération était abandonnée.

“La direction de Rio Tinto n’a pris aucune décision définitive concernant l’issue ou les prochaines étapes de son projet de société conjointe avec BHP Billiton dans la production de minerai de fer dans l’ouest de l’Australie”, a indiqué le groupe dans un communiqué.

“La direction a pris connaissance de communications récentes de la part d’autorités de la concurrence qui pointent des obstacles potentiels à l’autorisation de cette société conjointe”, a ajouté Rio Tinto.

Selon le groupe, le Japon et la Corée du Sud ont tous deux souligné des problèmes dans leurs rapports intermédiaires tandis que des objections sont apparues dans des discussions avec l’Australie et la Commission européenne.

Les quotidiens australiens du groupe Fairfax citaient mercredi des sources proches du dossier, qui affirment que l’opération est sur le point d’être abandonnée.

“Ils (BHP) ne peuvent pas s’opposer à cette décision”, a déclaré, selon ces sources, le président de Rio Tinto Jan du Plessis aux membres du directoire.

Selon ces quotidiens, Rio s’oppose désormais à la conclusion de cet accord en raison d’une amélioration de sa situation financière et de l’opposition de plusieurs de ses actionnaires.

BHP et Rio, respectivement numéro 2 et numéro 3 mondiaux du minerai de fer, veulent fusionner leurs activités dans ce secteur dans l’ouest australien, dans la région de Pibara, en une joint-venture à 50/50.

Rio Tinto verserait 5,8 milliards de dollars US pour être au même niveau que BHP.

En Europe et en Asie, plusieurs autorités de concurrence examinent actuellement ce projet, qui pose des problèmes de concurrence.

Inquiets d’une hausse des prix du minerai de fer, les sidérurgistes européens ont protesté, jugeant une telle fusion anti-concurrentielle.

Le régulateur australien avait repoussé mi-septembre le rendu de sa décision, à la demande des deux groupes.

Les synergies potentielles de cette fusion sont évoquées depuis des années. Pour y parvenir, BHP avait envisagé de lancer une offre hostile sur Rio Tinto en novembre 2008, puis renoncé en raison de la crise financière.