Tunisie – Finance : Les forces structurantes de l’épargne en Tunisie

Quels déclencheurs pour une bonne prospective et une réciprocité des indicateurs
:
Liquidité, risque, rendement et rentabilité ?

Les analystes financiers , les prévisionnistes économiques, ainsi que les
épargnants locaux et les investisseurs étrangers cherchent à connaître les
réciprocités des indicateurs qui animent le marché de l’épargne en TUNISIE, y
compris les placements financiers, . La stabilité, les fluctuations importantes
et les vagues d’optimisme et de pessimisme doivent être élucides.

Pour être plus concret, l’efficacité d’une augmentation de la pondération des
actifs les plus risqués peut être contrarié , lorsqu’elle s’accompagne d’un
renforcement des positions sans une véritable stratégie de diversification, ce
qui conduit l’investisseur à prendre plus de risque.

Ainsi, et dans le cadre d’un arbitrage, il est logique de profiter de la
rentabilité marginale du risque élevé des montants investis, surtout quand la
solvabilité est forte, sans pour autant réduire ses objectifs initiaux.

L’idée sous jacente est qu’il ne faut jamais réduire au maximum son matelas de
sécurité qui est synonyme d’économie récurrente et stable, les dépôts à vue
représentent un mode de transition non négligeable.

La spontanéité relevée chez les Tunisiens dans l’utilisation abondante de ce
canal , nous enseigne très précisément sur la culture de l’épargne dans notre
pays. Les établissements financiers, les intermédiaires en bourse , les
sociétés de gestion et la poste s’organisent pour un meilleur dispositif des
produits et services d’épargne.

Deux axes très significatifs et évidents voient le jour : la simplicité
des mécanismes et la diversification des offres pour la collecte des ressources
stables.

Aujourd’hui, la gamme des produits d’épargne offerte s’est élargie pour couvrir
des nouveaux produits et services (épargne
logement/investissement/retraite/études………).

Les canaux de transmission du capital (canal des banques et de la poste et canal
du marché financier) qui reposent sur l’hypothèse de la diversification de
l’épargne offrent un cadre propice. Sur la période 2006/ 2009, la liquidité s’est
appréciée et la rentabilités des valeurs s’est mieux affirmée (voir tableau plus
bas)

Cette liquidité s’est caractérisée par une capacité de conversion immédiate des
titres en dépôt sicav ou monétaire, via des cessions des positions.
Il est en effet concevable d’affirmer que ce même marché respecte très précisément
quatre contraintes à savoir : la satisfaction , la liquidité, la tendance et la
couverture avec des atouts indéniables c’est que les opérateurs s’adaptent de
plus en plus aux préceptes communément connus.

Ces conclusions méritent d’être prises et mettent en évidence une corrélation
positive entre les actifs des SICAV, les volumes de transaction en bourse et les
levés de capitaux par les entreprises (voir tableau plus bas).

Parallèlement , l’asymétrie de l’information prouve que plusieurs entreprises
jouissant d’une solvabilité reconnue alimentent un lien fort entre la
capitalisation et le niveau du risque , c’est une évidence positive entre le
capital investi et l’exposition au risque.

Ainsi, le traitement de l’information, que je pense est au centre de la logique
de l’évolution de notre marché, suppose que la négociation des actifs se fait
sur la base des informations pertinentes et disponibles.

Les nouvelles cumulées dans le temps conditionnent les prix, Il est vrai que les
investisseurs réagissent à l’information en révisant leur position à l’achat et
à la vente en espérant que le marché s’accommode rapidement et convenablement à
toutes les nouvelles .

La détention d’une épargne diversifiée permet de ne plus se soucier de sa
volatilité, c’est la meilleure garantie d’un bon revenu et d’une bonne espérance
de rentabilité convenable,sachant bien sûr que l’investisseur a la possibilité à
tout moment de réviser ses positions .

Pour l’orienter vers les meilleurs stratégies d’épargne, les analystes et les
conseillers en épargne investie considèrent souvent les critères de CA, analyse
des résultats, niveau des provisions ,niveau d’endettement, rentabilité des
fonds propres, taille de l’entreprise ,résultat/cours, valeur comp / val de
marché , l’inflation et même l’âge de management , sans écarter l’importance du
business plan etc. ……

Nous pouvons conclure qu’il est important de connaître la rentabilité d’un
placement et son corollaire inévitable « le risque mesuré » sans oublier
l’impact de la fiscalité très encourageante pour constituer un portefeuille en
valeur mobilière ou souscrire à l’ensemble des produits financiers (Actions,
obligations, Assurance vie, CEA…)

A notre avis, l’épargne à versements réguliers est très avantageuse pour
constituer une dotation durable. Les plans programmés, peuvent constituer une
niche de collecte de l’épargne surtout quand il s’agit de gérer des dépenses
exceptionnelles et récurrentes, il vaut mieux se constituer une bonne réserve en
effectuant des versements dans un produit suggéré par un chargé de clientèle
dans les agences bancaires ou un conseiller financier au sein des intermédiaires
en bourse, aidé dans la plupart des cas par des comités d’investissement et des
stratèges de placement avec des réexamens intertemporels .

En revanche, lorsque par exemple, un remboursement d’emprunt immobilier est
terminé, il est judicieux de continuer d’épargner si possible selon la même
cadence pour se constituer un capital utile au financement des études supérieures
des enfants, voir à terme pour compléter ses revenus de retraite avec en prime
un contrat d’assurance vie complément de retraite. sachant que le plafond de la
déduction au titre de la prime d’assurance-vie est passé de 2000 à 3000 dinars
par an, avec plus de souplesse, en permettant aux souscripteurs de racheter
leurs contrats, après cinq ans.

Enfin, tout le monde s’accorde pour reconnaître que l’épargne en générale et
celle investie, doit aussi bien satisfaire l’intérêt individuel que l’intérêt
collectif avec l’introduction de nouveaux produits ou instruments financiers qui
répondent aux besoins d’épargne des ménages, ceci tient compte de l’importance
de cette ressource financière dans le financement du XIe Plan de développement
et qui devrait relever le taux d’épargne en Tunisie, pour le porter de 20,5%
actuellement à 23,6% d’ici la fin du XIe Plan de développement économique du
pays.

L’objet de ce type de placement est en effet d’offrir aux épargnants, et dans la
mesure de ses possibilités, le moyen d’acquérir un patrimoine tangible,
fortement mobilisable et à l’abri de l’érosion monétaire et par delà certaines
fluctuations circonstancielles convenablement indexées sur le développement de
l’économie nationale. Dans ce cadre les économistes affirment que des services
bancaires et financiers adaptés aux besoins de la majorité permettent
d’améliorer l’épargne nationale et de stimuler la croissance économique grâce à
son investissement.

Quant au financement direct par le marché , nous mettons en exergue le rôle joué
par le Marché financier dans la mobilisation de l’épargne investie en
actions ou obligations , Complémentaire des autres circuits d’allocation des
ressources comme les concours bancaires.

L’émission d’action qui constitue l’autofinancement d’une entreprise renforce
son équilibre financier et par conséquent son invulnérabilité, ainsi
l’entreprise doit conserver en permanence un équilibre entre le niveau des fonds
propres et celui des crédits bancaires. Pour ces raisons, nous pensons que le
marché primaire des émissions (actions et obligations) doit se développer
d’avantage pour financier convenablement la FBCF privée au minimum de 20% (en
2009 le taux se situe à 12 %, en évolution de 170 % par rapport à 2006).

Evolution de l’épargne classique et de l’épargne investies en chiffres :

1/ Les avoirs dans les banques

– Dépôts à vue des banques ( en Millions de dinars) :

 2005  2006  2007 2008
 6 034 6 884 8 196  9 299

– Épargnes dans les banques ( en Millions de dinars )

 2005  2006  2007 2008
 6 065 6 639 7 170  7 845

NB : les chiffres 2009 ne sont pas encore disponibles

2/ Epargne postale en 2009 : environ 2 200 Millions de dinars pour 3 millions d’épargnants

3/ Le marché financier (en Millions de dinars)

  2006 2007 2008 2009
– LES OPCVM OBLIG ( SICAV+FCP) 2468   2754 3221 3881
– LES OPCVM MIXTES    195 271 408 502
– LEVEE DE CAPITAUX : (Titre de capital en
numéraire)
198 99 416 430
– TITRES DE CREANCES 228 254  369 725
– % dans le financement des FBCF privé  7,10% 7,5%  8,2% 12%