Davos : les dirigeants politiques se montrent rassurants et offensifs

[28/01/2010 20:58:15] DAVOS (AFP)

photo_1264699837230-1-1.jpg
économique mondial de Davos le 28 janvier 2010 (Photo : Eric Piermont)

Du Premier ministre grec Georges Papandréou au vice-Premier ministre chinois Li Keqiang, les dirigeants politiques ont profité jeudi de leur passage à Davos pour rassurer sur leur politique économique mais aussi pour répondre avec vigueur aux critiques.

M. Papandréou, dont le pays est durement chahuté sur les marchés financiers, a assuré que son gouvernement était “déterminé” à mettre en oeuvre les mesures promises pour rétablir les finances publiques. “Les marchés internationaux verront très rapidement que nous pensons ce que nous disons”, a-t-il dit.

Le dirigeant chinois a pour sa part répondu aux critiques sur la politique monétaire chinoise en affirmant que Pékin était prêt à adopter une politique “plus flexible” en fonction des “circonstances”, référence aux appels des Occidentaux à laisser le yuan s’apprécier.

Tous deux à la tête de pays qui suscitent des inquiétudes sur le plan financier, le Premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero, et le président de la Lituanie, Valdis Zatlers, ont affirmé haut et fort leur engagement à rétablir les grands équilibres économiques.

photo_1264700027890-1-1.jpg
éou au Forum économique mondial de Davos le 28 janvier 2010 (Photo : Pierre Verdy)

Mais ces responsables se sont également montrés offensifs.

Georges Papandréou a ainsi dénoncé les attaques spéculatives dont est victime son pays. “Il y a des attaques contre la zone euro. Certains pays sont utilisés comme un maillon faible (et) nous sommes visés”, a-t-il lancé. “Il y a beaucoup de nervosité et de spéculation”, a-t-il ajouté alors que le prix des emprunts d’Etat grecs chutent sur les marchés.

M. Zapatero a lui considéré comme “choquantes les critiques envers le système financier espagnol, après ce qui s’est passé aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni” alors que contrairement à ce qui s’est passé dans ces pays, “aucune banque espagnole n’a fait faillite”.

Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a lui salué les efforts des pays européens pour rétablir leurs finances publiques et souligné que l’Europe n’avait pas à rougir de son comportement en matière de finances publiques.

photo_1264700222409-1-1.jpg
ésident de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet le 28 janvier 2010 au Forum économique mondial de Davos (Photo : Pierre Verdy)

Il a remarqué que, selon le Fonds monétaire international, le déficit public moyen dans l’Union européenne, estimé à 6% pour 2010, resterait inférieur à celui des Etats-Unis (10%).

Le vice-Premier ministre chinois a pour sa part adressé une pique à peine voilée à Washington en demandant “davantage de discipline et de responsabilité de la part des émetteurs de monnaie de réserve mondiale”, allusion à l’endettement américain et à la politique monétaire de la Réserve fédérale qui explique la faiblesse du dollar tandis que Washington demande à Pékin de réévaluer son yuan.

La veille à Davos, le président Nicolas Sarkozy avait fait la même demande en estimant que “la sous-évaluation de certaines devises empêche que le commerce soit équitable, que la concurrence soit loyale”.

Après une première journée mercredi largement consacrée à la réforme financière internationale et à la régulation bancaire, le président sud-coréen Lee Myung-bak, dont le pays recevra une réunion du G20 en novembre, a demandé jeudi que ce groupe se concentre sur l'”après-crise” tout en évitant le protectionnisme.

Les responsables politiques présents à Davos ont multiplié les appels à une action internationale coordonnée en matière économique.

Porte-parole passionné des pays émergents dans ces débats, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a dû annuler sa venue à Davos à la dernière minute après avoir été victime d’un accident de santé. Présent à Davos, son ministre des Affaires étrangères Celso Amorim a assuré jeudi que le président brésilien “allait bien”.