Tunisie – Oxford Business Group : «Le secteur financier tunisien n’a pas été exposé à la crise mondiale»

Tunisie – Oxford Business Group : «Le secteur financier tunisien n’a pas été exposé à la crise mondiale»

Dans
un récent article,
Oxford Business Group a indiqué que le secteur financier de
la Tunisie n’a pas été exposé au pire de la crise mondiale grâce à une offre de
produits plutôt simple et à des liens limités avec les marchés internationaux.
De plus, le fait que le dinar tunisien ne soit pas convertible garantit une
certaine protection. «Selon la presse locale, la croissance est restée stable:
le gouvernement prévoit que celle du produit intérieur brut (PIB) atteindra les
3 à 3,5% en 2009».

M.
Mohamed Hechmi Djilani, PDG de Hannibal Lease, a expliqué à OBG qu’«étant
donné que la demande intérieure demeure forte en Tunisie, les dépenses internes
sont restées à un niveau stable, ce qui nous a aidés». Mais OBG précise que
certains risques existent, notamment ceux liés à la dépendance du pays à l’égard
des marchés européens touchés par la crise. Selon un rapport récent de Standard
& Poor’s, les secteurs orientés vers les exportations, tels que l’industrie
mécanique et électronique ainsi que le secteur touristique, connaîtront sans
doute un ralentissement; or, ces secteurs sont parmi les plus lucratifs de
Tunisie.

Abondant dans le même ordre d’idées, M. Djilani indique que «les sociétés qui
ont été le plus touchées dans l’industrie sont les petits sous-traitants qui
recevaient des commandes des grands acteurs. Dans la mesure où les grandes
sociétés parviennent maintenant à satisfaire toutes les commandes, compte tenu
de la baisse de la demande en Europe, elles ont moins de surplus de commandes à
passer aux petites sociétés». Les exportations industrielles sont à l’origine
d’une grande partie des recettes de l’économie : leur valeur s’élevait à 4
milliards d’euros en 2008.

OBG cite M. Afif Chelbi, le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Petites
et moyennes entreprises, qui a déclaré que les exportations industrielles
tunisiennes ont chuté de 18 points de pourcentage au cours de la première moitié
de 2009, mais qu’elles ont retrouvé leur niveau d’origine au cours de l’été. Le
gouvernement, d’une part, souhaite que, d’ici 2016, la contribution des
exportations industrielles à l’économie s’élève à 20 milliards d’euros et,
d’autre part, s’attend à attirer des investissements qui, les années
précédentes, avaient été plutôt envoyés vers l’Europe de l’Est.

«Cependant, certains signes montrent clairement que le pire est déjà passé en
Tunisie. Le Groupe Bukhatir, un entrepreneur immobilier basé aux Emirats Arabes
Unis, a récemment confirmé que
Tunis Sports City, son énorme projet d’une valeur
de 3,3 milliards d’euros, sera bel et bien réalisé à Tunis après que des doutes
avaient été émis sur sa faisabilité dans un contexte de raréfaction du crédit
international».

OBG rapporte également que le gouvernement a prévu environ 2,3 milliards d’euros
pour plusieurs projets de développement en 2010. Une stimulation économique qui
est censée créer au moins 16.000 nouveaux emplois en Tunisie.

Selon OBG, les autorités ont, par ailleurs, d’autres projets pour améliorer
l’environnement institutionnel, en annonçant notamment une augmentation du
financement des incubateurs d’entreprises et des start-up, ainsi que
l’établissement d’un cadre juridique qui leur est plus favorable.
L’encouragement des start-up est perçu comme une façon de réduire le chômage,
qui atteint actuellement, selon les chiffres officiels, les 14%.