79.900 chômeurs de plus en France en février

[25/03/2009 22:10:23] PARIS (AFP)

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évrier 2009

Le nombre de Français inscrits au chômage, désormais comptabilisés différemment dans les statistiques, a encore connu une “violente” hausse en février, proche de 80.000 selon les données publiées mercredi, confirmant un emballement dramatique.

Fin février, 79.900 demandeurs d’emploi supplémentaires étaient inscrits à Pôle emploi en catégorie A, portant à 2,38 millions le nombre de personnes à la recherche d’un contrat et n’ayant pas travaillé dans le mois. En janvier, cette catégorie aurait comporté 100.400 inscrits en plus si le nouveau comptage avait été appliqué.

Depuis septembre 2008, la progression des inscriptions au chômage approche 330.000 dans la catégorie A.

Avec les chômeurs exerçant une activité réduite, la hausse des inscriptions s’est élevée à 80.800 en février, faisant bondir le nombre de demandeurs d’emploi à 3,4 millions en métropole (3,6 millions avec les Dom). En janvier, ce nombre aurait crû de 87.100.

“C’est une hausse un peu moins forte qu’en janvier mais très significative”, a déclaré à l’AFP l’entourage de la ministre de l’Emploi, Christine Lagarde.

En janvier, la hausse des inscrits dans l’ancienne catégorie 1, à la recherche d’un CDI à temps plein et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois, avait atteint 86.900 (estimation révisée), record absolu de progression.

Selon Mme Lagarde, la hausse reflète “la crise économique et financière mondiale qui pèsera sur l’emploi pendant toute l’année 2009”.

Cette nouvelle poussée, qui frappe davantage les jeunes et les hommes, reflète aussi la précarité plus grande du marché du travail, où la proportion accrue de CDD et d’intérimaires permet des ajustements plus rapides des effectifs.

Environ un tiers des nouvelles inscriptions proviennent de fins de missions d’intérim ou de CDD. Même si elles ne représentent que 4% du total, les entrées au chômage après un licenciement économique grimpent (+31,4% sur un an).

Disant avoir “peur qu’on soit devant quelques mois assez violents”, le président de l’Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux (Medef) a observé que “la vitesse de la croissance du chômage n’a rien avec à voir avec les modèles antérieurs, notamment ce qui s’est passé en 1993”.

“On (a) des hausses rarement atteintes, il n’y a aucune rupture de tendance par rapport à janvier”, a déclaré à l’AFP Eric Heyer de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Face à ce “lourd tribut à la crise”, la CFDT a réclamé “des réponses à la hauteur” du patronat et du gouvernement et le MNCP (chômeurs) “un plan d’urgence” financé par la suppression du bouclier fiscal.

Alors que le personnel de Pôle emploi, en pleine réorganisation après la fusion ANPE-Assedic imposée par le gouvernement, peine à faire face, des renforts seront annoncés “dans les tout prochains jours”, a assuré le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez.

Depuis mercredi, la présentation statistique du nombre d’inscrits au chômage est bouleversée, faisant suite à la vive polémique qui avait marqué la campagne présidentielle 2007.

La nouvelle présentation est “plus claire”, plus complète et ne modifie pas “globalement” le diagnostic selon le gouvernement, mais “c’est toujours ennuyeux de changer le thermomètre quand la fièvre monte”, a jugé M. Heyer.

Les syndicats de statisticiens ont vu dans ce changement la volonté de “minimiser le nombre réel” de chômeurs et ont critiqué à LCI une “fuite orchestrée”.