Natixis : perte de 2,8 milliards en 2008 à cause de ses actifs à risque

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ège de la banque Natixis à Charenton-le-Pont (Photo : Joel Saget)

[26/02/2009 07:51:55] PARIS (AFP) Natixis, filiale des Caisse d’Epargne et Banque Populaire promises à la fusion, a accusé une perte nette de 2,8 milliards d’euros en 2008 à cause de ses actifs à risque et de l’évolution de ses activités de marché au quatrième trimestre, selon un communiqué publié jeudi.

Le résultat net de Natixis (banque de financement et d’investissement, gestion d’actifs, services), de loin la banque française la plus touchée par la crise financière, est négatif de 2,799 milliards, alors qu’il était positif à hauteur de 1,1 milliard l’an passé.

En conséquence, elle ne distribuera pas de dividende au titre de 2008.

Comme la plupart des banques qui opèrent sur les marchés financiers, Natixis a subi de lourdes pertes au 4e trimestre, marqué par les contrecoups de la faillite de Lehman Brothers, pertes qui atteignent 1,617 milliard.

Ses activités de dérivés actions et taux, qu’elle s’est engagée à réduire, lui ont ainsi coûté plus d’un milliard, en plus de provisions élevées liées à la faillite de Lehman, des banques islandaises et à l’affaire Madoff.

Sur l’année, ses comptes ont été amputés à hauteur de 3,452 milliards d’euros par des dépréciations sur son portefeuille d’actifs devenus illiquides (qui ne peuvent être vendus ndlr).

Ces actifs — d’une valeur de 55 milliards d’euros — ont été cantonné dans une structure interne. Ils seront gérés et cédés progressivement par une équipe dédiée d’une centaine de personnes, jusqu’à leur extinction.

En excluant ces actifs cantonnés, les revenus des activités “pérennes” de Natixis s?élèvent à 6,4 milliards d’euros et dégagent un résultat net courant positif de 987 millions d?euros, précise la banque.

“Natixis est engagé dans un projet de restructuration profonde et je pense que l’exécution de ce projet permettra que nous sortions de la crise beaucoup plus forts que nous y sommes entrés”, a assuré son directeur général, Dominique Ferrero, lors d’une conférence téléphonique.

Les charges nettes de restructuration s’élèvent à 177 millions en 2008.

“Nous nous réjouissons du projet de fusion de nos deux actionnaires”, qui doivent officialiser ce jeudi leur accord, a-t-il par ailleurs indiqué.

“Il dotera Natixis d’un actionnaire unique, simplifiera tous les circuits de décision stratégique et accélérera la mise en place des synergies entre Natixis et les réseaux” des Banques Populaires et Caisses d’Epargne a-t-il dit.

Ces réseaux, dont Natixis consolide 20% dans ses comptes, ont contribué au résultat net à hauteur de 381 millions, en baisse de 33% sur un an.

Le pôle Services (assurances, cautions, paiement) a vu son résultat reculer de 5%, à 342 millions d’euros, tandis que la gestion d’actifs a connu une baisse plus marquée (21%, à 208 millions d’euros).

Les capitaux propres de Natixis s’élèvent 15,6 milliards et son ratio Tier One (qui mesure sa solvabilité) à 8,2%. Après cession d’actifs et prise en compte du versement de la deuxième tranche de l’aide publique, il atteindra 9%, est-il précisé.

Natixis a annoncé mercredi qu’elle négociait avec le Crédit Agricole la revente de sa part dans CACEIS, leur filiale commune de conservation de titres, au prix de 600 millions d’euros.