Industries des textiles : développer l’habillement, c’est aussi lancer la mode

Le secret de quelques pays asiatiques dans le domaine du
textile et de l’habillement réside dans leur rapidité à répondre à la demande du
marché. Ils sont les rois de l’imitation et la contre façon. Tout est possible.
N’importe quel model peut être copié avec une telle précision qu’il est
difficile de le distinguer la vraie copie de l’originale. Ils sont là partout où
il y a les défilés de la mode et avec une grande discrétion ils prennent les
photos sans attirer l’intention des organisateurs.

La Chine, Hongkong et l’Inde, ont bien compris l’importance de l’enjeu
économique que peut porter cette caractéristique commerciale, d’où on les trouve
d’une manière ou d’une autre partout. Malgré que leurs entreprises à première
vue ne puissent pas concurrencer celles qui ont de grandes marques
internationales, bien implantées et dont leur nom fait ravage partout, puisque
elles ont adopté une politique commerciale qui s’appuie sur la promotion et la
publicité. Ces produits de mode sont en grande partie conditionnés par la
publicité d’où se déroulaient avant chaque saison des exhibitions de collection
et défilés de mode dans des capitales connues par la mode telles que Paris,
Londres, Network, Berlin, Tokyo et Budapest.

Le facteur vitesse était un grand handicap pour les industriels du textile en
Tunisie. Du fait qu’ils ne répondent pas à temps, et ne suivent pas la mode,
puisqu’ils mettent leurs produits sur le marché un peu tard, après les produits
originaux de la mode et ceux des pays asiatiques dont ces derniers ont déjà pris
une bonne position. Cette situation engendre en général une certaine stagnation
de la production et ce par manque de demande, sanctionnée à cause des coûts qui
sont bien supérieurs aux produits asiatiques qui défient toute concurrence.

En plus de ces capitales de la mode, Shanghai est devenue un lieu attractif
pour les grandes marques d’où cette capitale a commencé à se distinguer par sa
propre collection surtout la moyenne gamme destinée, essentiellement, à une
classe de clients de pouvoir moyen d’achat.

Shanghai n’est pas Paris ou Londres mais elle est devenue au cours de ces
dernières années une ville intéressante pour plusieurs habilleurs européens qui
la trouvent attractive en raison des coûts de production et de la rapidité dans
l’exécution des commandes.

Savoir habiller les gens, leur proposer des modes ayant un style et une coupe
qui leur font sentir la liberté et la joie de vivre, est la première condition
pour qu’une nouvelle collection ait du succès.

Habiller n’est pas exécuter des modèles, c’est plutôt en créer

Les habilleurs tunisiens doivent revoir leurs points de vues concernant
l’objectif de la mode. Ce n’est pas fabriquer une chemise ou un pantalon, mais
il faut les imprégner d’une certaine idée où le consommateur trouve une
quelconque attraction et un désir intérieur pour l’acheter. Faire de la mode est
tout à fait une philosophie qui doit bien tenir compte en premier lieu de la
mentalité du pays et en même temps le comportement du client et son éventuelle
réaction vis-à-vis du produit. Comprendre la mentalité des jeunes et leur façon
d’interpréter les choses font partie intégrante du produit à fabriquer car pour
convaincre un client il faut au moins le connaître d’une manière empathique.
L’ère actuelle ne permet plus de fabriquer à huit clos. Il est nécessaire avant
de fabriquer le produit d’étudier à fond ce qu’il veut le client, quelles sont
ses attentes et ses exigences et de quelle manière faut-il le convaincre. La
nouvelle orientation dans cette industrie se situe autour des vêtements qui
respectent l’environnement. Le textile actuel dans son ensemble utilise les
produits chimiques dont certains sont très dangereux tels que les teintures
azoïques ou métalliques. De ce fait on a commencé à instaurer quelques
restrictions sous formes de normes pour obliger les fabricants de respecter la
nature et la santé du consommateur.

Cette obligation était bénéfique pour une bonne partie de fabricants de
textiles et ils ont apposé sur leurs produits d un écolabel qui était au fait
une bonne tactique commerciale qui a généré une certaine augmentation des ventes
puisque les acheteurs sont devenus plus satisfaits au niveau de respect de la
nature et de la santé. La mode est une sorte de philosophie de comportement qui
reflète une partie de la personnalité d’où il n’est pas à n’importe qui de
devenir un modéliste. Il faut bien avoir une large culture générale et être un
certain visionnaire qui lit ce que les clients veulent et comment leur présenter
le produit pour qu’il accepte volontairement.

Les stratégies utilisées, dans ce domaine, sont multiples et différent d’un
fabricant à un autre, et d’un pays à un autre. Chacun croit qu’il détient la
clef de la réussite ; ce qui est vrai pour certains et faux pour les autres. Au
début où le monde est encore fermé, cette industrie de textile se développe sans
casse ou les règles sont connus d’avance et les faits sont bien distingués, où
chacun, dans l’ensemble, trouve son compte. L’ouverture des frontières
douanières et l’avancée rapide de la mondialisation ont brûlé toutes les étapes
et ont mis en écart toutes les règles et les ententes économiques qui autrefois
faisaient lois. Cette nouvelle réalité du marché internationale a poussé tout le
monde petit et grand, petite marque ou grande, à reculer, et à revoir ses
stratégies de production et de commerce. Quelle que soit la grandeur ou la
taille de l’industriel, tout est touché par l’invasion concurrentielle des pays
asiatiques. Dans cette situation on a vu quelques entreprises adoptent de
nouvelles politiques, plus réalistes et tiennent en compte de l’invasion
concurrentielle des pays asiatique. De ce fait un industriel comme Benetton a
bien compris la nouvelle réalité du secteur de textile habillement. Benetton est
industriel européen (italien) de textile connu par son agressivité sur le marché
et par sa rapidité de la réponse. C’est un bon anticipateur et il connaît
d’avance les goûts et les couleurs qui peuvent avoir du succès. Son deuxième
atout est la distribution. Il est là partout dans le monde. Il écoute le client.
Il le suit et analyse ses demandes et apportent les corrections nécessaires, en
temps réel, selon ce que le client a demandé et a souhaité. Il est bien attentif
et il entre beaucoup dans le détail et ce pour éviter toute surprise ou demande
non exécutée.

Il est un vendeur de rêves colorés.

La stratégie de Benetton se base sur l’habillement à court cycle de vie et il
travaille presque sur la méthode zéro stocks. Sa force est qu’il maîtrise son
produit en amont et en aval. C’est lui qui fabrique, distribue et vend. Il a ses
propres surfaces plus que tous autres fabricants de grandes ou petites marques.
C’est un fonceur munis d’un esprit d’anticipation et de calcul en avance. Il ne
laisse rien au hasard. Il rentre dans tous les détails relatifs à la production,
la distribution, la commercialisation et toute autre action qui touche le
développement du produit de prés et de loin.