Etats-Unis : les efforts de relance d’Obama se heurtent à l’opposition

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ésident Barack Obama au Congrès, le 27 janvier 2009 (Photo : Tim Sloan)

[28/01/2009 07:05:12] WASHINGTON (AFP) Le président américain Barack Obama s’est heurté mardi à la résistance de ses adversaires républicains qu’il essayait de rallier à un vaste plan de relance en invoquant la gravité d’une situation économique qui paraît se dégrader de jour en jour.

M. Obama a continué à s’investir personnellement en se rendant au Congrès pour la première fois depuis son investiture et en plaidant longtemps auprès des parlementaires républicains la cause d’un plan de plus de 800 milliards de dollars, censé sauver ou créer trois ou quatre millions d’emplois.

Il a dit “l’urgence” de la situation, et a appelé les républicains à “mettre la politique de côté”, alors que la Chambre des représentants devait voter mercredi sur le plan.

Mais leur chef à la Chambre des représentants, John Boehner a affirmé qu'”il serait irresponsable de transmettre une dette aussi massive à nos enfants et nos petits-enfants, pour lesquels les républicains continueront à se battre”.

Selon un de leurs collaborateurs, avant même de rencontrer M. Obama, les dirigeants républicains à la Chambre des représentants ont donné pour consigne aux leurs de voter contre.

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épublicains à la Chambre des représentants, John Boehner, le 27 janvier 2009 à Washington (Photo : Jonathan Ernst)

M. Obama, qui peut compter sur une majorité démocrate dans les deux chambres, peut pour ainsi dire se passer des voix des républicains pour, comme il le voudrait, faire approuver le plan d’ici au 16 février.

Mais il veut obtenir le soutien le plus large possible, en guise de caution politique pour un plan dont la réussite n’est pas garantie.

Aussi s’est-il prêté au Congrès à deux sessions de questions-réponses, d’abord avec les républicains de la Chambre des représentants, puis avec ceux du Sénat.

“Le principal message que j’ai, c’est que les statistiques soulignent tous les jours l’urgence de la situation économique. Les Américains attendent de nous que nous agissions”, a dit M. Obama au lendemain d’un lundi noir pour l’emploi. De grandes entreprises, dont certaines passaient pour les plus à l’abri, ont annoncé lundi la suppression de dizaines de milliers d’emplois.

“Je ne m’attends pas à un accord à 100% de la part de mes collègues républicains, mais j’espère que nous saurons tous mettre la politique de côté et faire ce qu’il faut pour les Américains”, a-t-il dit.

A huis clos, il aurait même dit aux républicains partager leurs inquiétudes quant à l’aggravation d’un déficit budgétaire, qui semble déjà voué à dépasser les mille milliards de dollars, sans compter le plan de relance.

“Je serai jugé sur ce que je laisserai à la postérité”, a-t-il dit selon un participant.

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ômage et inflation sur un an aux Etats-Unis, au 20 janvier 2009

Selon son porte-parole Robert Gibbs, M. Obama a même appelé lundi Henry Waxman, un haut responsable démocrate, pour le presser de renoncer à inscrire dans le plan plusieurs millions de dollars pour des préservatifs. Les démocrates défendaient ce poste en invoquant l’effet des politiques familiales sur l’économie. Les républicains ont érigé la dépense en exemple criant des défauts du plan.

Hostiles par nature à l’intervention étatique, les républicains s’alarment du coût d’un plan qui se chiffre à 825 milliards de dollars pour l’instant et qui consisterait en allègements fiscaux pour un tiers environ, en dépenses de travaux publics, en aides aux gouvernements locaux ou en mesures sociales pour le reste.

Les républicains veulent plus d’allègements fiscaux pour les entreprises. Ils contestent que les mesures prévues stimulent rapidement et efficacement l’économie.

Durement éprouvés par les défaites électorales des dernières années, les républicains ont beaucoup à perdre en s’opposant aux projets d’un président populaire.

Mais ce que Mike Pence, numéro trois des républicains à la Chambre, a dit à M. Obama mardi, c’est que “la seule chose que (le plan) stimulera, c’est l’intervention gouvernementale et la dette”, a rapporté M. Pence lui-même.