Le PS livre son “contre plan”, veut 500 euros pour les plus modestes

[21/01/2009 18:58:38] PARIS (AFP)

photo_1232555899185-3-1.jpg
ère secrétaire du Parti socialiste, tient une conférence de presse le 21 janvier 2009 à Paris. (Photo : Pierre Verdy)

Le PS dévoile mercredi son “contre plan de relance” face à la crise, en riposte à celui du gouvernement qu’il juge très insuffisant, avec des mesures phare comme un “chèque crise” de 500 euros aux plus modestes, et une baisse d’un point du taux de la TVA.

Un mois et demi après son investiture, la nouvelle équipe autour de la première secrétaire Martine Aubry entend faire de ce plan l’emblème du retour en force de son parti.

Le plan d’une cinquantaine de pages et d’autant de mesures, intitulé “agir vraiment contre la crise”, a été adopté mercredi en fin de matinée par le Bureau national à l’unanimité avec des “réserves” du seul Malek Boutih, a indiqué à l’AFP le porte-parole Benoît Hamon.

Les minoritaires proches de Ségolène Royal l’ont également avalisé. “La tonalité de ce matin n’était pas à la contestation”, souligne un participant.

“C’est un plan efficace, qui s’attaque aux racines de la crise économique, un plan complet, ambitieux et crédible”, permettant “un effet levier sur l’économie”, fait valoir M. Hamon pour qui le PS est “au diapason de ce que fait Barack Obama pour son pays”.

L’intégralité des mesures socialistes devait être dévoilée par Martine Aubry dans l’après-midi.

Le volume du plan est de 50,5 milliards d’euros, 2,5% du PIB, soit quasiment le double de celui du gouvernement (26 mds d’euros mais dont seuls “4 à 5 mds sont réellement injectés dans l’économie”, selon le PS).

Initialement, le parti travaillait sur un plan de l’ordre de 40 mds, 2% du PIB, conformément aux recommandations des institutions internationales.

photo_1232556008621-3-1.jpg
ère secrétaire du Parti socialiste, tient une conférence de presse le 21 janvier 2009 à Paris. (Photo : Pierre Verdy)

Le gros des propositions socialistes repose sur des mesures en faveur de la relance du pouvoir d’achat, absentes du plan gouvernemental, juge le PS. “Ce sont des mesures très symboliques et immédiates”, affirme le porte-parole.

Originale et inédite en France: la remise immédiate d’un “chèque crise” de 500 euros à tous les bénéficiaires de minima sociaux et de la prime pour l’emploi, mesure inspirée des propositions de la fondation Terra Nova (proche du PS). Cette mesure concernerait 10 millions de personnes, soit un coût de 5 milliards d’euros.

Le PS propose aussi une revalorisation du SMIC, mais modérée, de 3% (soit 30 euros), et une baisse d’un point du taux de la TVA de 19,6% à 18,6% (soit plus de 6 mds d’euros). Ce sujet a fait l’objet de longs débats au PS, certains ayant proposé une baisse de TVA sur les seuls produits de première nécessité.

Les socialistes, souligne M. Hamon, prévoient aussi la création de 100.000 emplois aidés supplémentaires, le gel des plans sociaux, dans l’hôpital public et l’Education nationale et la construction de 300.000 logements sociaux supplémentaires, et des mesures en faveur du secteur automobile.

Le PS prévoit aussi l’encadrement des licenciements boursiers en en renchérissant le coût, et des mesures en faveur de l’investissement des collectivités locales.

Pour le PS, l’Etat devrait entrer dans le capital et dans le Conseil d’administration des banques auxquelles il vient d’octroger 10 mds d’aides publiques supplémentaires.

Pour le financement de ces mesures, le PS prévoit la suppression de la loi TEPA (paquet fiscal) de 15 mds d’euros, déjà décrié par la gauche.

Le plan du PS est annoncé alors que le déficit de la France devrait exploser en 2009 à 4,4% du PIB, selon le ministre du Budget Eric Woerth.