L’entreprise tunisienne à l’épreuve du commerce électronique et de la traçabilité

En collaboration avec le ministère du Commerce et de
l’Artisanat, GS1 Tunisia, anciennement Tunicode, une structure à but non
lucratif, forte actuellement d’une communauté d’adhérents de plus de 2.500
professionnels des univers de la logistique, de la distribution, de l’industrie
et de la santé, a organisé, le 04 décembre 2008, à l’Hôtel des Congrès (ex Abou
Nawas) son séminaire annuel dont l’ordre du jour était «la compétitivité de
l’entreprise tunisienne à l’épreuve du commerce électronique et de la
traçabilité». Tout au long des travaux de la journée, des séances thématiques
centrées sur la vision stratégique des nouveaux projets liés à l’économie des
réseaux, la mise à niveau, grâce à des modules d’initiation, des circuits de
distribution en Tunisie, et les apports des standards GS1dans l’optimisation de
la chaîne d’approvisionnement, ont rendu compte des enjeux du redéploiement en
cours du tissu industriel du pays, appelé, il y va de sa survie, à intégrer,
dans les plus brefs délais, l’échange dématérialisé des documents et des
processus de gestion.

Une mission avant-gardiste

«GS1 Tunisia entend promouvoir, conformément à sa mission de passeur au
circuit de la synchronisation globale des données, les solutions standardisées
de commerce électronique, optimiser les services liés à la codification en
ligne, enrichir le portefeuille des produits en focalisant sur la formation,
l’assistance technique, l’accompagnement et s’afficher en levier de
communication pour la communauté d’utilisateurs et les offreurs de solutions(
échange de lien sur site web, sponsorisation des événements, participation aux
séminaires)», affirme M. Karim Gharbi, Directeur Général de GS1 Tunisia, qui a
insisté, tout au long de son exposé, sur la collaboration fructueuse établie
avec les acteurs institutionnels (alliance stratégique avec le ministère de la
Santé publique et celui du Commerce et de l’Artisanat), la volonté de ses
services d’assister ses adhérents dans la mise en place de solutions de
traçabilité reposant sur l’usage des codes à barres afin de mieux gérer les flux
de marchandises et le rôle, désormais primordial, du langage global des affaires
dans la gestion efficace des processus commerciaux.

Emboîtant le pas à son patron, madame Fatma Ben Ammar a axé son intervention
sur l’apport des standards GS1 dans la lutte contre la contrefaçon, la
visibilité totale de la chaîne logistique et l’identification, automatique,
univoque des produits, contribuant ainsi, dit-elle, à la création de valeur
ajoutée dans les structures d’approvisionnement, à la protection des
consommateurs dont le souci majeur, face à la menace potentielle de produits
alimentaires toxiques (l’exemple récent du lait chinois l’atteste), est une
traçabilité indiquant les différentes filières jalonnant l’acte productif et à
la modernisation du tissu industriel local, appelé à coller aux exigences des
marchés cibles, à développer ses atouts compétitifs à travers la mise en place
de systèmes de marquage répondant aux normes internationales d’identification et
à prioriser des référentiels communs pour faciliter les échanges dans un ordre
marchand, avide, à l’aube du XXI ème siècle, de lisibilité, d’homogénéité et de
complémentarité.

Un environnement collaboratif futuriste

Monsieur Ridha Touiti, ministre du Commerce et de l’Artisanat a mis l’accent,
dans son allocution d’ouverture, sur l’importance vitale de l’investissement
dans l’économie numérique, porteuse de l’employabilité de demain, ce qui a
poussé son département, a-t-il dit, à lancer une pépinière, à l’intention des
jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, pour les soutenir dans la création
de projets à vocation électronique, à mettre en place une série de mesures
incitatives afin de renforcer les échanges dématérialisés entre les différents
opérateurs économiques et à améliorer encore davantage l’arsenal juridique
relatif au e-commerce, une véritable plate-forme langagière ouverte à des
partenaires indépendants, innovants, dynamiques, utilisant une interface
conviviale pour faciliter toutes les opérations commerciales, l’interopérabilité
technique des différents systèmes existants et l’interconnexion des services
dans un objectif concret de développement des exportations.

De son côté, M. Jean Marc Dufour, président France eCommerce International,
après avoir présenté la mission de son association dans l’hexagone et ses
performances dans l’accompagnement des PME, désireuses d’intégrer les
applications high-tech existantes, a mis en exergue la longue expérience des
pays asiatiques en matière de dématérialisation de l’acte transactionnel, ce qui
place l’Europe et la rive sud de la méditerranée, insiste-t-il, en face d’un
challenge considérable dont l’enjeu est de rattraper, au plus vite, le retard
technologique pris vis-à-vis de la zone pacifique, de s’arrimer à un marché
mondial avide de numérisation, de mutualisation et d’homogénéisation procédurale
faisant ainsi de la traçabilité et de la visibilité du produit la condition sine
qua non d’une valeur ajoutée de bout en bout de la chaîne d’approvisionnement.