Prix du lait : industriels et producteurs veulent arriver à un accord

[01/12/2008 21:00:44] PARIS (AFP)

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ège, Aude et Haute-Garonne investissent une grande surface, le 13 novembre 2008 à Toulouse, pour dénoncer la baisse annoncée du prix du lait (Photo : Eric Cabanis)

Industriels et producteurs de lait se retrouvent lundi pour de nouvelles négociations sur les prix, avec la ferme intention d’arriver cette fois à un accord sur ce dossier enlisé depuis des semaines et qui a provoqué des manifestations dans toute la France.

“Il faut tout faire” pour sortir de cette situation de crise “sans pour autant accepter des concessions insupportables”, a lancé Jean-Michel Lemétayer, président de la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA).

Pour le patron du premier syndicat agricole français, l’absence d’accord “amplifierait la crise”.

Le ton semble cette fois-ci à l’optimisme. Les producteurs ont pratiqué une ouverture en se déclarant prêts à une baisse “supportable” des prix du lait.

Cette brèche est “assez encourageante”, estime la fédération nationale de l’industrie laitière (FNIL). Les industriels veulent arriver à un compromis: “s’il n’y a pas d’accord lundi ce sera très grave”.

La fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) se déclare elle aussi “assez optimiste”.

Depuis des semaines, producteurs d’un côté et industriels et coopératives de l’autre ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente.

L’objectif est de se mettre d’accord sur les prix du lait collecté en novembre et décembre et au premier trimestre 2009. Dans un second temps, il s’agira de s’entendre sur un nouveau système de calcul des prix, plus réactif aux conditions du marché.

Ces dernières années, le prix du lait faisait l’objet d’une recommandation du Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). Cette pratique a dû cesser après une injonction de la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF), au motif d’une distorsion de concurrence.

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ès à la laiterie Elle et Vire de Condé-sur-Vire (Photo : Mychele Daniau)

Cette décision a fragilisé la filière. Elle est aussi intervenue au plus mauvais moment avec une volatilité sans précédent des marchés des matières premières, agricoles mais aussi énergétiques.

Début novembre, les deux parties s’étaient séparées sur un constat de désaccord.

Les industriels ont alors imposé pour le lait collecté en octobre une baisse de l’ordre de 30 euros pour 1.000 litres, soit une diminution de plus de 10% par rapport à la même période de l’an dernier.

“Nous n’accepterons pas une baisse du même niveau que celle d’octobre”, prévient-on à la FNPL.

Mais les industriels font valoir la baisse de la consommation et “la descente aux enfers” des prix des produits industriels, comme la poudre de lait et le beurre sur les marchés mondiaux. De plus les stocks ont quasiment doublé en quelques mois.

De leur côté les producteurs mettent en avant la hausse de leurs charges comme le gazole, l’alimentation des animaux ou encore les engrais.

Pour le premier trimestre 2009, les industriels souhaitaient une baisse de 100 à 120 euros. Ces chiffres ne devraient pas revenir à la table des négociations lundi. “C’est de la bombe atomique”, reconnait-on chez les industriels.

Toutes les parties ont le souci de calmer les troupes sur le terrain alors que les producteurs ont multiplié les actions ces derniers jours. Avec la crainte d’assister à des débordements. D’ores et déjà deux syndicats, minoritaires, la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne, ont annoncé qu’ils refusaient toute baisse supplémentaire des prix.