Hassan Bertal, DG d’Attijari Bank : Mettre l’Homme au cœur du développement de la banque

Attijari Bank, c’est aujourd’hui un réseau de 123
agences réparties sur l’ensemble du pays dont 40 ouvertes lors des 12 derniers
mois, c’est aussi un PNB en croissance de 20,8% au 30 septembre dernier, des
dépôts en hausse de 34,6% et des de 20,7%, un risque crédit en diminution, soit
de 2,6 à 1,2%. C’est également des actifs non productifs qui, de 17,3, ont
reculé à 15,4% sans parler du taux de créances accrochées qui a baissé de 22,4%
à fin juin 2008. Nous sommes loins, très loin de la situation dans laquelle se
trouvait la banque à son acquisition.

Derrière ces performances, il y a l’action des hommes et des hommes Attijari
Bank a fait des « armes de construction massive ».

Entretien Avec Hassan Bertal, directeur général d’une banque qui a mis l’Homme au cœur de son développement.

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Webmanagercenter : Le secret de votre réussite ?

Hassan Bertal : Nous avons mis en place un plan de développement
ambitieux qui permettra à Attijari de jouer pleinement son rôle de
locomotive du système financier tunisien et également contribuer à
l’expansion économique du pays par son apport et son assistance à ses
clientèles entreprises, professionnels et particuliers

Quelle stratégie avez-vous adopté pour développer la banque ?

En réalité l’on s’attendait à ce que nous soyons plus sévères vu la
situation délicate dans laquelle était la banque à son acquisition. Nous
avons été très professionnels. Nous sommes commercialement plus agressifs.
Nous traitons nos dossiers de manière très professionnelle et nous ne
suivons pas une politique rigide dans notre offre de services. Nous avons
hérité d’une situation difficile. Nous avons déployé les moyens adéquats
pour redresser la barre.

Quels sont les critères que vous avez mis en place pour gérer comme il se
doit les RH ?

C’est en mettant l’Homme au cœur du développement de la banque et en le
respectant, en garantissant une visibilité sur les carrières, en mettant un
plan social adéquat, par un traitement au niveau des commissions qui soit
plus juste et plus équitable, en rémunérant les performances ou les
surperformances à leur juste valeur et en essayant d’éviter inimités et
injustices, que nous pensons pouvoir réussir notre gestion des ressources
humaines.

Nous essayons de découvrir ce qu’il y a de meilleur dans chaque employé,
de cerner les bons profils, de susciter les vocations et de développer les
qualifications. Pour nous, chaque employé peut être performant à condition
de le mettre là où il faut et de savoir tirer profit de ses compétences en
le motivant. Si un membre du personnel se montre réticent, nous essayons de
comprendre les motifs de son attitude et de trouver les solutions adéquates.
Pour nous, quand il s’agit de services et de produits bancaires, toute la
différence se situe au niveau de la qualité et c’est grâce à un personnel
bien dans sa peau, motivé et compétent que nous pouvons remporter la
bataille de la qualité. Un employé épanoui permet à la banque de prendre son
élan et d’évoluer. Et nous nous investissons tous les jours pour faire en
sorte que ça marche. Et ce qui est rassurant c’est que le personnel a réagi
rapidement et positivement à cette nouvelle politique RH ce qui nous a
permis d’atteindre nos objectifs.

Pensez-vous que les secteurs bancaires dans le monde arabe sont
suffisamment imprégnés de la culture de la qualité et que faites vous à
votre niveau pour inculquer cette culture ?

La qualité est l’enjeu majeur du système bancaire. Aujourd’hui c’est
notre défi à tous. Les autorités font ce qu’elles peuvent pour inciter les
banques à améliorer la qualité de leurs prestations à tous les niveaux. Nous
travaillons sur cette composante importante. A Attijari. La formation du
personnel représente une composante importante de la stratégie de
développement de la banque. En ce qui nous concerne, nous avons crée notre
école de formation, Attijari Academy pour répondre à nos besoins.

Nous sommes une banque qui recrute énormément et qui crée différentes
gammes de produits. Le nouveau management exige des efforts supplémentaires
au niveau de la formation. Des mises à jour sont effectuées régulièrement en
matière de formation

Qu’en est-il du réseau d’Attijari ? Etes-vous bien implanté sur le
territoire tunisien ?

Notre réseau s’est agrandi de presque 30% et même plus. Nous nous sommes
bien déployés sur l’ensemble du pays. Il y a encore quelques insuffisances
par rapport à certaines localités auxquelles nous voulons remédier le plus
tôt possible. Notre réseau aujourd’hui figure parmi les plus grands en
Tunisie.

Quels sont les produits les plus commercialisés par votre banque ?

Les produits basiques au niveau d’une banque, les comptes chèques, les
comptes épargnes et les différentes formules de crédits, les crédits à la
consommation, les crédits immobiliers et autres classiques. Nous avons
amélioré notre gamme de monétique par des produits innovants comme la carte
Saga + qui permet aux salariés d’avoir des avances sur salaires. Nous
essayons de diversifier notre offre et d’être plus souples au niveau de nos
produits bancaires et nous comptons exploiter tout ce que les nouvelles
technologies ont apporté pour créer des produits qui répondent aux exigences
de notre clientèle.

Certains consommateurs se plaignent des produits bancaires tels les
cartes monétiques, les DAB, on ne vous fait pas part de ce genre de problème ?

Nous faisons tout ce qu’il faut pour que la qualité des produits qu’on
appelle technologiques soit la plus performante que possible. Aujourd’hui,
nous sommes contents des réalisations d’Attijari quand à sa logistique
qu’elle se rapporte aux DAB ou à la monétique.

Qu’en est-il du système d’information que vous êtes en train de changer ?

Un système d’information est un mégaprojet. Ça ne fini jamais dans une
banque. C’est un projet très lourd que nous avons démarré, il y a une année
en octobre 2007, nous avons dépassé la mi-chemin dans sa réalisation, nous
sommes presque aux deux tiers et à ce jour tout se passe bien.

Le projet sera achevé au mois de mars 2009 et grâce à cela, notre process
sera radicalement changé car quand on change de système on ne peut rien
garder d’ancien, ceci permettra à la banque de se développer harmonieusement
en maîtrisant ses produits, en maîtrisant ses process, en maîtrisant la
qualité de ses services et en garantissant la fiabilité des informations.
Nous pouvons également grever des produits technologiques avancés sur les
anciens produits.

Selon vous, à quel point l’implantation des banques étrangères dans un
pays peut-être bénéfique pour l’amélioration de la qualité du produit ?

De plus en plus, des standards internationaux se mettent en place et on
ne peut pas opérer dans un système si nous ne répondons pas aux meilleurs
standards. Savoir ce qui se passe ailleurs est bénéfique, cela permet de se
remettre en cause, de se remettre en cause et de se challenger.

Pour se développer, une banque doit-elle s’internationaliser comme ce qui
se passe au niveau d’Attijari Wafa?

La mondialisation, la globalisation font que les mouvements entre les
frontières évoluent. Et donc, il est très important que nos hommes
d’affaires soient accompagnés par des banques qui leurs sont familières. Une
banque est un élément catalyseur incontournable pour le développement des
échanges.

Qu’est ce qui explique l’intérêt des banques marocaines pour la Tunisie ?

La Tunisie n’est peut être pas un grand pays mais son économie l’est.
C’est une économie solide, c’est aussi une plateforme économique qui permet
de lancer énormément d’actions, ensuite il y a l’expérience, le savoir
faire, l’éducation et les compétences. La Tunisie est un pays qui rayonne,
il est très intéressant.