Tunisie : Portée d’un remaniement technique


Par Abou Sarra

Le président Ben Ali a décidé, vendredi 29 août, d’introduire un
remaniement partiel du gouvernement. Aux termes de ce remaniement technique,
le chef de l’Etat a nommé MM.:

 

Hatem Ben Salem : ministre de l’Education et de la formation

Abderraouf El Basti : ministre de la Culture et de la sauvegarde
du patrimoine

Slim Tlatli : ministre de l’Emploi et de l’insertion
professionnelle des jeunes

Samir Labidi : ministre de la Jeunesse, des sports et de
l’éducation physique

Abessalem Mansour : ministre de l’Agriculture et des ressources
hydrauliques

Slaheddine Malouche : ministre de l’Equipement, de l’Habitat et
de l’aménagement du territoire

Chokri Mamoghli : secrétaire d’Etat auprès du ministre du
Commerce et de l’artisanat chargé du commerce extérieur

Bechir Elouzir : secrétaire d’Etat auprès du ministre de la
Jeunesse, des sports et de l’éducation physique chargé des sports.

 

Ce qu’il faudrait en retenir.

 

La nomination de nouveaux ministres à la tête des départements du
sport, de l’éducation, de l’agriculture et de l’emploi tombe à point nommé
au regard des faibles résultats enregistrés en dépit de l’importance des
moyens mis à la disposition de ces ministères.

 

Dans l’ordre, la politique sportive a montré d’importantes limites
lors des jeux olympiques de Pékin, abstraction faite de l’exploit individuel
et exceptionnel de Mellouli.

 

Le département de l’éducation a besoin d’oxygène en raison de
diverses réformes menées au forceps, de la baisse du niveau scolaire et de
grincements entre le ministère et l’ensemble des corps enseignant.

 

L’emploi est officiellement priorité des priorités. Mais au regard
du drame moral et matériel, des milliers de diplômés sans emploi et de la
précarité de la situation des SIVP et des contractuels, peu de choses ont
été faites malgré des statistiques officielles «trop positives».

 

L’agriculture, enfin. Là aussi peu de résultats sont visibles en
dépit des moyens mis en place. Des dysfonctionnements sont relevés à travers
l’alternance entre pénuries et productions excédentaires. Nos produits ont
besoin dramatiquement de valeur ajoutée qui tarde à venir depuis un
demi-siècle d’indépendance. Un seul exemple : nos meilleurs produits, huile
d’olive, vin, datte, orange sont toujours exportés en vrac et
l’autosuffisance alimentaire demeure toujours un idéal.

 

Autres remarques : le ministère des Affaires Étrangères, délesté de
deux secrétaires d’Etat promus ministres (Hatem Ben Salem et Raouf Basti),
s’est avéré une bonne pépinière pour promouvoir les hauts cadres.

 

Quant aux ministres qui ont quitté le gouvernement, ils seront
appelés à d’autres fonctions.