Les banques et les technologies de la communication


Par Imededdine BOULAABA

La Banque centrale de
Tunisie a lancé, le 21 juillet 2008 au sein du pôle Elghazala des
technologiques de la communication, en collaboration avec le ministère des
Technologies de la Communication, la 1ère édition du colloque
régional sur le rôle du secteur bancaire dans la promotion des industries
innovantes et des services externalisés dans les différents gouvernorats du
pays (plus précisément ceux du Kef, Béja, Jendouba, Sidi Bouzid, Gafsa,
Kasserine, Siliana).

 

Tout au long du
séminaire, des ateliers de financement, des bureaux d’études de prospectives
techniques et des sociétés leaders de l’ingénierie et du conseil en hautes
technologies ont exposé, dans des stands aménagés à proximité de la salle de
réunion, leurs performances dans le domaine des télécommunications, de
l’évolution des réseaux informatiques de demain et de la gestion de normes
disponibles pour la sécurité de l’information.

 

Après avoir souhaité la
bienvenue aux différents participants au conclave, Madame Aïcha Essedika
Ennaifar, la directrice générale du Pôle, a souligné l’importance, pour les
jeunes diplômés de l’enseignement supérieur dans le domaine de l’économie du
savoir, à travers l’organisation d’un cycle de rencontres où des
institutions financières, des représentants des pouvoirs publics et des
leaders dans l’outsourcing et l’offshoring affichent une volonté commune de
profitabilité, de se positionner par rapport aux forces du marché du
travail, de s’organiser, avec le soutien d’un secteur bancaire avide de
mobilité, d’innovation et de technologies de mouvement, pour trouver de
nouvelles sources de rentabilité dans les activités de la microélectronique,
de la nanotechnologie et de l’ingénierie technique.

 

De nouvelles
opportunités d’investissement :

 

«En organisant des
colloques régionaux pour la promotion des investissements dans les
entreprises innovantes, à forte valeur ajoutée, les établissements
financiers ont réussi, durant l’année 2007, à finaliser, dans le cadre d’un
partenariat avec de jeunes agitateurs d’idées économiques, 836 projets
nécessitant la mobilisation de fonds estimés à 934 MDT, créant ainsi 13,6
mille emplois dans les gouvernorats de l’intérieur», nous dit M. Toufik
Baccar, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, qui a mis l’accent
sur l’essor mondial de l’économie numérique, l’urgence, pour le secteur
bancaire, de s’impliquer, encore davantage, dans la révolution en cours dans
les services financiers automatisés à distance et les gains de productivité
relatifs à l’assimilation et à l’intégration d’objets nomades, véritables
machines miniaturisées capables de retenir, traiter, stocker et transmettre
l’information à grande vitesse.

 

Abondant dans le même
sens, M. Hajj Gley, ministre des Technologies de la Communication, a exposé
les principales caractéristiques de l’économie immatérielle, la volonté de
ses services de diffuser la culture numérique à travers tous les
gouvernorats du pays, de renforcer les infrastructures existantes en
généralisant l’accès à l’Internet, à des débits efficaces, aux différents
réseaux et à la formation continue des ressources humaines afin de faire de
la Tunisie un pôle régional dans les activités futuristes, les opérations
d’externalisation et les solutions de sécurité informatique pour les
différentes plateformes de services.

 

“Les veilles
technologiques, les sociétés leaders du conseil en innovation, les
communautés d’expertises fonctionnelles et techniques et les centres de
services off-shore connaissent actuellement une expansion dans tous les
rouages de notre tissu managérial représentant ainsi 9% du PIB national tout
en espérant atteindre le seuil de 13,5% d’ici la fin du XIème
plan», souligne le ministre qui a relaté, à la fin de son allocution, les
performances du secteur privé dans le domaine de l’outsourcing, des centres
d’appels et de support, de la duplication des données et de l’optimisation
du back-office (produits structurés), renforçant ainsi la carte des services
externalisés, le partage des rôles et des responsabilités avec les
administrations publiques dont l’objectif majeur est désormais de se
concentrer sur des activités stratégiques d’arbitrage, de régulation et de
pilotage.

 

Le secteur financier
et l’externalisation

 

Pour M. Férid Ben Tanfous,
président de l’Association professionnelle tunisienne des banques et des
établissements financiers, l’engagement de ses collègues en faveur des
petites et moyennes entreprises spécialisées dans la gestion électronique,
la prise en charge des applications et l’étude des missions d’audit des SI
est un choix stratégique dans la mesure où il permet au secteur bancaire de
se positionner dans un domaine prometteur, de s’appuyer sur un partenaire à
la pointe du progrès et de lever, à travers le projet d’outsourcing, les
freins à la croissance et à la diffusion des bonnes pratiques managériales
et des recommandations de Bâle II.

 

«L’externalisation, une
forme de sous-traitance de volume ou d’achat de prestations auprès de
fournisseurs spécialisés, représente une opportunité pour le secteur
financier tunisien à la recherche de produits plus innovants dans les
fonctions comptables, de structures flexibles à même de respecter les normes
internationales du reporting et d’outils logistiques -l’informatique, les
télécommunications, les réseaux filaires, la sécurité des terminaux-
capables de transformer les coûts fixes en coûts variables», indique, pour
sa part, M. Kaïs Sellami, président de la Chambre des sociétés de service et
de l’ingénierie informatique, qui appelle les banques, dans sa conclusion, à
donner l’exemple dans la délocalisation de certaines de leurs activités
(archivage, systèmes monétiques, parc informatique…), à engranger des
avantages concurrentiels grâce à un retour d’investissement certain et à
bénéficier d’un environnement de traitement à la demande, sécurisé et fiable
tout en évitant des investissements importants et des engagements à long
terme.