La Production Plus Propre : ça coûte moins cher de prévenir que de guérir !

ppp1.jpgA
l’occasion de la journée Nationale et Mondiale de l’environnement (le 5
juin), le Centre International des Technologies de l’Environnement de Tunis
(CITET), a organisé ce mercredi 25 juin 2008, une journée d’information et
de sensibilisation ayant pour thème « La production plus propre : pour une
durabilité de l’entreprise industrielle et touristique ».

 

Les intervenants ont mis l’accent sur les enjeux environnementaux
stratégiques pour les entreprises dans une perspective de viabilité par les
gains économiques importants et les impacts positifs sur la protection de
l’environnement qu’assurent l’intégration et l’adoption de nouveaux systèmes
de management.

 

Des experts, chefs d’entreprises, bureaux d’études, centres techniques (le
CETIME et le CNCC) et centres de recherches ont pris part à cette
manifestation.

 

M. Rachid Nafti, consultant en management environnemental et production plus
propre nous a définit la PPP comme étant « l’utilisation de procédés, de
pratiques, de matières et d’énergie visant à éviter ou à minimiser la
création de polluants ou de déchets ».

 

L’intervenant a pour commencer évoqué les contraintes liées à
l’environnement de l’entreprise en disant qu’ « avec la globalisation des
marchés, le produit tunisien rentre de plus en plus en concurrence avec les
produits étrangers (Asiatiques, Européen…). Notre principal partenaire l’UE
oblige les exportateurs tunisiens à se conformer aux normes européennes
concernant l‘environnement ». M. Nafti a par ailleurs rappelé que le coût de
l’énergie et des matières premières est en augmentation quasi permanente.

 

Ce sont des mesures internes destinées à réduire à la source le volume et la
charge polluante des effluents liquides ou des déchets solides.

 

Il convient ensuite de signaler que nombreux problèmes d’environnement sont
associés aux activités de l’entreprise : perte d importantes quantités de
matières premières dans la production (rebuts), utilisation excessive
d’énergie et d’eau dans le process, importante quantité d’eaux usées
générées, effluents chauds rejetés dans le réseau de canalisation, charge
élevée des matières en suspension (MES) et de contaminant dans les eaux
usées…

 

Face à ces multiples contraintes et problèmes, le choix de la Production
Plus Propre s’impose.

 

M. Nafti a ensuite continué son intervention en rappelant aux présents les
principes de la Production Plus Propre qui consistent à conserver et
récupérer tout ce qui a une quelconque valeur, minimiser ou éviter la
création de nouveaux polluants combinés, éviter de traiter inutilement,
éviter le transfert de polluants d’un milieu à l’autre et enfin minimiser
les risques pour la santé.

 

Mais avant d’opter pour la Production Plus Propre, les industriels doivent
être d’abord conscient de ses retombées essentiellement en terme de coût et
de productivité.

 

ppp2.jpgLe consultant a dans ce sens énuméré ces différentes retombées en indiquant
que « généralement la mise en oeuvre efficace de la PPP, améliore le
résultat financier, réduit les coûts de production, améliore la
productivité, permet un retour sur investissement rapide, améliore le
rendement par produit, conduit à l’utilisation efficace d’énergie et de
matières premières, améliore la qualité du produit, augmente la motivation
des employés, encourage la participation des travailleurs dans
l’identification et la mise en oeuvre des options de la PPP, réduit le
risque des pollutions accidentelles et est apprécié par les employés, les
consommateurs et le public ».

 

M. Nafti continue pour souligner que « par ailleurs la mise en œuvre
efficace de la PPP permet souvent d’éliminer les coûts de mise en conformité
à la législation environnementale, réduit le coût des primes d’assurance et
est appréciée par les institutions financières, facile et rapide à mettre en
oeuvre et ce avec un investissement peu coûteux ».

 

Quant à l’application de la PPP, elle passe toujours selon notre expert par
huit étapes à savoir :

 

1. Entretien Préventif (Good housekeeping) : prendre des mesures appropriées
au niveau du manage réel et opérationnel pour prévenir (fuites,
déversements, renforcement des instructions de travail).

 

2. Substitution des inputs : remplacement des matières premières par des
inputs moins toxiques ou matières renouvelables ou des matières plus
durables.

 

3. Meilleur contrôle du process : modifier les procédures opérationnelles et
assurer le suivi et la traçabilité pour une gestion efficace et pour moins
d’émissions et de rejets.

 

4. Modification des équipements : modifier l’équipement de production
existant et les utilités afin d’améliorer le rendement et l’efficience et
réduire le taux d’émission et de rejets.

 

5. Changement de la technologie en vue de minimiser les déchets et émissions
lors de la production

 

6. Recyclage / récupération in situ: réutilisation des matières récupérées
dans le même process pour une autre application utile dans la même
entreprise.

 

7. Production de sous produits utiles : considérer la transformation d’un
déchet en un sous produit à vendre comme intrant pour une différente
activité ou secteur différent.

 

8. Modification du produit : modifier les spécifications d’un produit afin
de minimiser son impact environnemental pendant et après son utilisation ou
au cours de sa production.


G.K.