L’Union Pour la Méditerranée à l’épreuve du processus de Barcelone

Le bureau régional de
la Ligue Arabe à Tunis a organisé aujourd’hui un séminaire ayant pour thème
«l’Union pour la Méditerranée : quel apport pour le processus de Barcelone
?». Une rencontre qui vient trois semaines avant la tenue du sommet de
l’Union Pour la Méditerranée (UPM) à Paris. Elle réunira près de 27 chefs d’Etat
européens et 17 chefs d’Etat arabes.

 

Un rendez-vous crucial
perçu comme «l’incarnation d’un changement» pour M. Serge Degallaix,
ambassadeur de France et «un projet géopolitique énorme» pour M. Jean Louis
Guigou, le représentant du l’Institut de prospection économique de l’espace
méditerranéen.

 

Mais reste que cette
union n’est pas perçue de la même manière des deux côtés de la Méditerranée.
Déjà, le concept même est encore discuté. Ce projet est-il mis en place pour
contrer le processus de Barcelone ? Parle-t-on d’antagonisme ou de
complémentarité ?

 

Pour Dr. Saïd Lawandi,
directeur du Centre des recherches et des études euro-méditerranéennes au
Caire, la genèse des deux projets montre clairement que l’Europe voudrait
maintenir des relations d’intérêt avec les pays du sud.

 

En contrepartie, elle
s’est désintéressée du processus de paix, elle n’a pas encore approuvé
l’adhésion de la Turquie alors qu’elle a accordé la qualité d’un demi-membre
à Israël. «Ceci montre que l’une des raisons d’être de l’Union Pour la
Méditerranée est de détourner la Turquie de ses visées à intégrer l’Union
Européenne», nous a-t-il affirmé.

 

Pour M. Guigou,
l’échec du Processus de Barcelone est dû en grande partie au
désintéressement des pays arabes à engager des réformes. Une remarque que M.
Chedly Nafati a contestée pour indiquer que l’enjeu sécuritaire pèse très
lourd sur la région arabe.

 

«On ne pourrait pas
négliger la présence d’Israël. Les pays arabes ne peuvent avancer sans
trouver des solutions à ses conflits avec ce pays. A l’exemple de l’Egypte a
passé par quatre conflits successifs ; ce qu’a fait l’Etat sur lequel elle
est aujourd’hui», a-t-il souligné.

 

L’enjeu sécuritaire a
une portée stratégique pour la survie de cette Union. Ce qu’on peut
constater déjà de l’élaboration de nouvelles stratégies d’immigration
organisée.

 

Concernant le sommet
qui se tiendra le mois prochain, M. Nafati a insisté sur l’élaboration d’un
agenda commun à tous les pays arabes et qui sera présenté au cours dudit
sommet.

 


M.O.