Deutsche Telekom : l’espionnage pourrait avoir débuté bien plus tôt

 
 
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é Obermann, le 30 mai 2008 à Berlin (Photo : Sascha Schuermann)

[31/05/2008 11:08:01] BERLIN (AFP) Le patron de Deutsche Telekom René Obermann a réaffirmé samedi son plein appui à la justice allemande pour élucider les pratiques d’espionnage de son groupe, alors que celles-ci auraient débuté bien avant 2005 et que des députés redoutent d’avoir été surveillés à leur insu.

Dans le quotidien Tagespiegel de samedi, M. Obermann affirme que son “intention absolue est de soutenir le parquet, pour élucider complètement cette affaire”.

Hans-Jürgen Knoke, ancien responsable de la sécurité de Deutsche Telekom de 1998 à 2004, a déclaré vendredi à la chaîne Spiegel TV que les actions de surveillance existaient déjà à l’époque de l’ancien patron Ron Sommer –à la tête du groupe de 1995 à 2002–.

“La direction, a-t-il expliqué, avait exprimé son insatisfaction que des nouvelles internes parviennent sans cesse à la presse. Il y avait des ragots et encore des ragots, chaque jour une nouvelle information”. Il a été alors décidé d’observer qui avait accès aux documents et entretenait des contacts avec les journalistes.

M. Sommer tout comme son successeur Kai-Uwe Ricke assurent n’avoir rien su de ces pratiques.

Selon M. Knoke, l’affaire Telekom n’est pas isolée. “Nous n’étions pas les seuls”, a-t-il dit, appelant à “regarder que ce que passait” dans les autres entreprises cotées au Dax, sans citer aucun nom.

Le numéro un européen des télécommunications est secoué par la révélation de pratiques d’espionnage des données téléphoniques, voire bancaires, de membres du conseil de surveillance et de journalistes pour trouver l’origine de fuites à la presse. Deutsche Telekom reconnaît partiellement les faits pour 2005 et “vraisemblablement” 2006. Une enquête est en cours.

Par ailleurs, des députés pourraient avoir été indirectement touchés. Le porte-parole des questions économiques du groupe parlementaire social-démocrate (SPD) Rainer Wend observe qu’il a souvent téléphoné a des membres du conseil de surveillance figurant parmi les victimes du repérage des appels téléphoniques externes reproché à la direction de Deutsche Telekom.

“Si ces appels téléphoniques ont été écoutés, je déposerai plainte”, assure-t-il au quotidien Berliner Zeitung.

 31/05/2008 11:08:01 – Â© 2008 AFP