Pour l’Association internationale du tranport aérien, il y a trop de compagnies

 
 
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Giovanni Bisignani, directeur de l’IATA, le 18 février 2008 à Singapour (Photo : Roslan Rahman)

[20/04/2008 15:53:21] GENEVE (AFP) “Il y a trop de compagnies aériennes” et l’industrie du secteur aérien est “trop fragmentée”, a constaté le directeur de l’Association internationale du tranport aérien (IATA) dans une interview à la presse suisse.

“Il y a trop de compagnies aériennes. L’IATA compte 260 membres (…) mais la part de marché de la plus grande compagnie ne dépasse pas 5%”, a relevé Giovanni Bisignani, directeur de l’IATA dans un entretien au quotidien suisse Le Temps dans son édition de samedi.

“Aucune autre industrie n’est aussi fragmentée”, a-t-il ajouté, décrivant le secteur aérien comme “le maillon faible d’une longue chaîne où les autres acteurs sont très rentables. Les constructeurs et les aéroports font des marges qui n’existent dans aucun autre secteur”.

Le directeur de l’IATA a fait un bilan pessimiste des gains du secteur en indiquant que “l’an dernier, le profit du secteur était de 5,6 milliards de dollars sur un chiffre d’affaires de 480 milliards. En 2008, il sera de 4,5 milliards. Des cacahouètes”.

Selon M. Bisignani, “l’industrie est loin de réaliser la marge de 7% pour couvrir ses investissements”.

En cause, la facture de kérosène qui atteindra en 2008 “159 milliards de dollars, soit 35 de plus qu’en 2007”.

Giovanni Bisignani s’est également inquiété de la “surcapacité”, véritable “casse-tête” du secteur. “En 2007, l’industrie a ajouté 1.000 nouveaux avions à la flotte mondiale, cette année 1.200. En parallèle, le nombre de passagers a augmenté de 11% l’an dernier. En 2008, la hausse ne sera que d’environ 5%”, a-t-il prédit.

S’agissant d’environnement, les taxes imposées par certains pays ne convainquent pas le directeur de l’IATA. “Plusieurs gouvernements européens ont imposé une taxe sur l’environnement, mais l’argent récolté sert à renflouer les caisses publiques”, a-t-il noté.

“Gordon Brown, lorsqu’il était chancelier sous Tony Blair avait introduit une telle mesure. Je lui ai écrit pour demander le nombre d’arbres qu’il avait fait planter avec l’argent récolté. La réponse était connue d’avance: zéro”, a-t-il raconté au Temps.

La taxe de solidarité sur les billets d’avion proposée par l’ancien président français Jacques Chirac ne trouve pas non plus grâce aux yeux de M. Bisignani. “L’IATA y était opposée dès le départ. Elle a disparu, sauf peut-être au Chili”, a-t-il commenté.

 20/04/2008 15:53:21 – © 2008 AFP