Les Arabes s’unissent… contre les logiciels pirates

Les Arabes s’unissent… contre les logiciels pirates

Par

Oualid CHINE

La Ligue des Etats Arabes va peser de tout son poids dans la lutte contre le
piratage. Du 19 au 21 octobre 2008 aura lieu à Jeddah, le premier Forum
arabe pour la protection du consommateur contre la fraude commerciale et la
contrefaçon. Curieusement, la version anglaise de l’intitulé du forum est
légèrement différente : pour les anglophones, il s’agira plutôt du «Forum
arabe du consommateur et de la protection des marques». La Ligue Arabe
organisera donc ces rencontres, avec l’appui de la Chambre islamique du
commerce et de l’industrie, et de l’association Hemaya Universal.

 

Pour l’occasion, la presse arabe a ressorti les chiffres 2006 de la Business
Software Alliance. Ainsi, le taux de piratage de logiciels en 2006 a atteint
79% en Tunisie. Un taux qui est donc en baisse, dans notre pays, puisque ce
chiffre était de 84% en 2004 et de 82% en 2003. La valeur globale des
logiciels piratés était de 38 millions de dollars en 2004, et de 29 millions
de dollars pour 2003.

 

A titre comparatif ; le taux de piratage des logiciels est de 84% en
Algérie, 66% au Maroc, 73% au Liban, 63% en Egypte et 61% en Jordanie. Dans
les pays du golfe, ces taux sont plus faibles avec 64% pour le Koweït, Oman
de 62%, 60% pour Bahreïn, de 58% pour le Qatar, et 52% pour l’Arabie
saoudite. Avec leur 35%, les Emirats Arabes Unis sont le seul pays arabe à
avoir un taux conforme à la moyenne mondiale de la contrefaçon du logiciel,
et même à figurer sur la liste des 20 Etats les moins touchés par ce
phénomène dans le monde. Les Etats arabes les moins touchés par le piratage
des logiciels sont donc clairement les plus riches.

 

Et comme toujours, la Ligue Arabe sort la lourde artillerie verbale.
L’assistant du secrétaire général pour les affaires économiques, M. Muhammad
Al-Tuwaijri a qualifié le problème “d’épidémie”. Reste à savoir si les pays
arabes ont véritablement intérêt à défendre les positions de l’industrie
internationale du logiciel. A noter que le piratage ne touche pas que le
tiers monde. Le 27 février, le journal français “Le Canard Enchaîné” a
révélé que des DVD vendus par la FNAC, une véritable institution dans le
domaine du CD, logiciel ou musical, étaient en fait, piratés. Mais le monde
arabe n’a sûrement pas de problèmes plus urgents que la lutte contre nos
galeries 7 et ses avatars. La Ligue Arabe a sûrement ses raisons que la
raison ignore.