Le taux du Livret A fixé à 3,5%, le LEP à 4,25% au 1er février

 
 
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Un livret A de la Caisse d’Epargne, devant une agence (Photo : Mychele Daniau)

[16/01/2008 20:34:40] PARIS (AFP) Le taux de rémunération du Livret A ne passera qu’à 3,5% le 1er février, alors qu’il aurait dû monter à 4%, le gouvernement ayant décidé de ne plus appliquer le mode de calcul automatique mis en place en 2003 pour ne pas peser sur le financement du logement social.

Le rendement s’établit “à un niveau supérieur à l’inflation tout en préservant les conditions de financement du logement social”, a plaidé le Premier ministre François Fillon mercredi dans un communiqué.

“C’est vraiment un bon taux (….) plus que raisonnable et qui rémunère véritablement à des conditions très, très avantageuses”, a ajouté la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, sur France 2.

A gauche, Henri Emmanuelli (PS) a accusé le gouvernement de prendre les Français “pour des idiots”, en affirmant que la petite épargne ne devait “pas être dépouillée”.

M. Fillon a aussi annoncé que la rémunération du livret d’épargne populaire (LEP) serait de 4,25%, contre 4%.

S’il avait grimpé de 3% actuellement à 4%, le taux du Livret A aurait enregistré son plus haut niveau depuis 20 ans, renchérissant le coût du logement social auquel participe ce produit d’épargne défiscalisé détenu par 45 millions de Français.

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Livret A: évolution de la rémunération

La méthode de calcul actuelle avait été créée afin de dépolitiser la fixation du taux d’intérêt de l’épargne réglementée, qui donnait lieu régulièrement à des polémiques.

La rémunération résultait d’une moyenne entre l’inflation hors tabac et les taux d’intérêt interbancaire à court terme (Euribor 3 mois), majorée de 0,25 point.

Or, ces indicateurs ne cessent d’augmenter ces derniers mois, notamment l’Euribor qui subit une forte pression en raison de la crise des crédits hypothécaires américains à risque, les “subprimes”.

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a estimé dans un courrier daté du 15 janvier que “la rémunération du Livret A ne devait pas tenir compte de la situation anormale de l’Euribor, lié aux turbulences financières internationales”, selon Matignon.

Il a évoqué des “circonstances exceptionnelles” prévues par les textes officiels pour suspendre “l’application de la formule automatique”, estimant qu’elle “serait pénalisante pour l’économie française, en augmentant le coût de financement du logement social, des ménages et des entreprises, en particulier les PME”.

M. Noyer avait recommandé une hausse de 0,25% pour le Livret A et un “maintien en l’état” du LEP.

Le Premier ministre “a toutefois estimé que l’augmentation des taux d’intérêt et de l’inflation sur la période récente justifiait une augmentation de 0,5% du Livret A et de 0,25% du LEP”.

En outre, M. Fillon a décidé d’aller au-delà d’une simple suspension du calcul automatique, souhaitant l’instauration d’une “nouvelle formule” afin “d’éviter de manière pérenne la prise en compte d’une sur-réaction des taux courts et de mieux assurer la protection du pouvoir d’achat”.

Elle “sera fondée sur la moyenne des taux courts (Euribor et Eonia) et de l’inflation, le résultat ne pouvant être inférieur à l’inflation augmentée de 0,25%”, a précisé Matignon.

Dans un rapport sur la réforme du Livret A remis au gouvernement en décembre, Michel Camdessus, ancien gouverneur de la Banque de France, suggérait de remplacer l’Euribor par l’Eonia, un taux moins volatil et nettement moins élevé que l’Euribor.

 16/01/2008 20:34:40 – © 2008 AFP