Chômage en très légère hausse en France en janvier, taux stable à 8,6%

 
 
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La courbe du chômage en France

[28/02/2007 06:53:42] PARIS (AFP) La baisse du chômage a connu une pause en janvier, avec une stagnation du taux BIT à 8,6%, mais le gouvernement continue à vanter son bilan sur l’emploi avant l’élection présidentielle et sa prévision d’un nombre de chômeurs ramené sous les deux millions cette année.

Alors que le chômage, supérieur à 8% depuis plus de 20 ans, reste en tête des préoccupations des Français à moins de deux mois du scrutin et que les chiffres font toujours l’objet d’une polémique, le ministre de l’Emploi Jean-Louis Borloo a relativisé mardi la stagnation de janvier.

“Ce mois est marqué traditionnellement par une hausse des demandeurs d’emploi en raison des fins de contrats en décembre”, a-t-il noté devant la presse.

Le nombre de chômeurs de catégorie 1 (DEFM1), qui sert de baromètre officiel en France mais ne concerne que les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d’un CDI à temps plein et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois, a très légèrement augmenté (+1.200 personnes, soit 0,1%) en janvier sur un mois, à 2.093.200 personnes, selon le ministère de l’Emploi. Il a baissé de 10,1% sur un an.

Le nombre des chômeurs de catégorie 1+6 (qui prend en compte ceux ayant exercé une activité occasionnelle ou réduite de plus de 78 heures dans le mois) a crû de 0,4% sur un mois et baissé de 8,7% sur un an.

Dans le même temps, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), calculé différement et seule norme permettant des comparaisons internationales, est resté stable par rapport à décembre 2006, à 8,6% de la population active. Mais il a reculé d’un point comparé à janvier 2006.

Depuis février-mars 2005, le chômage connaît en France une baisse quasi ininterrompue dont l’ampleur et les causes sont contestées par certains.

Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la baisse en 2006 est “vraisemblablement moins forte que ne l’indiquent les statistiques disponibles”, avec un taux de chômage plutôt à 8,9% en décembre qu’à 8,6%.

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Jean-Louis Borloo à la sortie de l’Elysée le 21 février 2007 à Paris (Photo : Frank Fife)

Le taux de chômage de décembre, à l’aune duquel le bilan annuel du gouvernement en la matière est mesuré, est traditionnellement révisé en mars, chaque année, au vu de l’Enquête Emploi de l’Insee. Or, exceptionnellement, celle-ci ne devrait pas être disponible avant l’automne à la suite d’incertitudes techniques.

Syndicats, partis de gauche et divers économistes estiment que la baisse ne s’explique qu’en partie par la création de nouveaux emplois salariés et l’imputent à l’essor des “emplois aidés” par l’Etat, aux départs en retraite des baby-boomers et au durcissement du contrôle des chômeurs. Le collectif d’associations et de syndicats Autres Chiffres du Chômage (ACDC) continue ainsi d’alerter tous les mois sur les “exclus des listes”.

Jean-Louis Borloo a néanmoins insisté mardi sur le bilan de son plan de Cohésion sociale. “Sur 23 mois, il y a eu une baisse structurelle avec 380.000 chômeurs en moins. Et nous sommes au-delà de l’objectif de 8,7% avant les élections, sur lequel je m’étais engagé à l’égard du président de la République il y a plus de deux ans. La tendance lourde à la baisse est là et le chômage devrait avoisiner 8,2% en fin d’année”, a-t-il réaffirmé.

Convaincu que la France peut “atteindre désormais 5-6% de chômeurs”, le ministre a indiqué qu’il proposera dans un livre “dans une dizaine de jours, une méthode et des réformes sur quelques dérèglements français vieux d’environ 30 ans”, dont le chômage.

“Je mettrai ces propositions dans le débat”, a précisé M. Borloo.

 28/02/2007 06:53:42 – © 2007 AFP