Entreprises en difficulté : Un tabou absolument à anéantir !!

 
 

resultat240.jpgPourquoi les entreprises en difficulté ont-elles si mauvaise presse ?
Pourquoi les chefs d’entreprise qui échouent sont-ils durablement
discrédités ? 

Bien sûr, nous tenons tous à la pérennité des entreprises tunisiennes comme
à la prunelle de nos yeux, mais il n’est pas inutile de nous remémorer
l’exemple magistral qui nous est donné par la science où la cosmogonie est
intimement liée à la cosmologie ; c’est-à-dire que, sitôt que l’on parle de
planètes, on considère naturellement que celles-ci naissent, évoluent et
disparaissent.  

Aux Etats-Unis, par exemple, le ‘’Chapter 11’’ sous lequel on classe les
entreprises en faillite n’est qu’une balise comme une autre dans le parcours
des entreprises. On n’en fait pas tout un plat, on assume tout simplement. 

Certes, en Tunisie, nous avons des traditions dans l’encadrement des
entreprises en difficulté. L’administration et l’appareil judiciaire (et
même les banques) l’ont prouvé durant ces dernières années, en apportant
leur appui aussi bien à ces entreprises qu’aux travailleurs licenciés.
Voire, il existe un mécanisme de détection précoce de ces difficultés grâce
aux inspecteurs de travail. D’importants rôles ont également été joués par
la sécurité sociale, les bureaux d’encadrement des entreprises, les
commissions consultatives d’entreprise… 

Mais la culture de la difficulté et de la faillite doit impérativement
sortir du domaine du tabou où la place aujourd’hui la mentalité ambiante.
Elle n’aura désormais qu’à devenir partie du simple ordre des choses. Et
c’est dans cette perspective que tous ceux qui sont touchés par cette
difficulté (y compris les employés) doivent simplement avoir ce qui leur est
dû. 

Sitôt que tout cela a été complètement déblayé, le chef de l’entreprise en
question devrait être complètement blanchi et retrouver, en conséquence, son
éligibilité à tout ce qui est possible pour ses pairs ; c’est-à-dire les
encouragements, les facilitations, les crédits… C’est de la sorte que l’on
institue la notion de courage d’entreprendre et que l’on parvient à
convaincre la communauté des affaires qu’elle aura notre soutien le plus
total quoi qu’il arrive. Car cette possibilité d’une autre chance n’est rien
de moins qu’une autre manière d’impulser l’emploi et l’investissement.