L’incertitude demeure sur une éventuelle alliance GM-Renault-Nissan

 
 
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Montage des portraits du PDG de GM Rick Wagoner (g) et de celui de Renault-Nissan Carlos Ghosn (Photo : Stan Honda Damien Meyer)

[28/09/2006 15:54:05] PARIS (AFP) L’incertitude sur un éventuel rapprochement entre l’américain General Motors (GM), le français Renault et le japonais Nissan demeurait jeudi, alors que les discussions se poursuivent sur fond de pressions du milliardaire américain Kirk Kerkorian.

Au premier jour de l’ouverture aux professionnels du Mondial de l’automobile 2006 à Paris, l’américain Rick Wagoner, PDG de GM, et le français Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan, ont commenté chacun de leur côté les négociations sans en dévoiler l’état d’avancement.

“Il n’y a pas de problème. Nous tentons d’aplanir les différences entre nos deux équipes”, a assuré M. Ghosn.

“Des progrès ont été réalisés”, a dit le PDG du groupe américain. “Nous étudions de très près l’idée” d’une alliance “mais notre redressement n’est pas fondé sur cette éventualité”, a-t-il déclaré, ajoutant que ce qui primait avant tout serait la “valeur” créée “pour GM et pour ses actionnaires”.

Depuis quelques jours, la presse américaine fait état de divergences dans les négociations et d’une frustration grandissante du côté de Renault-Nissan devant le manque de volonté des Américains à progresser.

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Files de voitures dans une usine du groupe américain General Motors, dans le Michigan, le 13 juillet 2006 (Photo : Jeff Haynes)

Mercredi, les deux PDG s’étaient rencontrés et les négociateurs des trois groupes travaillent toujours afin de rendre publique d’ici le 15 octobre une décision sur la faisabilité d’une telle alliance.

“Nous avons eu une bonne rencontre hier”, a commenté M. Wagoner, tandis que M. Ghosn a évoqué une “bonne réunion de travail”. Une nouvelle rencontre entre les deux patrons n’est toutefois pas à l’ordre du jour, selon M. Wagoner, qui devait quitter Paris jeudi soir.

Les deux hommes s’étaient rencontrés une première fois le 14 juillet à Detroit, après que le milliardaire Kirk Kerkorian, premier actionnaire individuel de GM, eut mis sous pression la direction de GM pour discuter d’un mariage à trois.

Une alliance entre GM (premier constructeur automobile mondial mais en passe d’être détrôné par Toyota) et Renault-Nissan (quatrième) donnerait naissance à une entité détenant un quart du marché automobile mondial.

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Le milliardaire américain Kirk Kerkorian qui détient 9,9% du capital du constructeur automobile General Motors, le 2 décembre 2003 à Wilmington aux Etats-Unis (Photo : William Thomas Cain)

M. Kerkorian, qui possède via sa société d’investissement Tracinda 9,9% du capital du constructeur, a annoncé jeudi vouloir augmenter sa part dans le capital de GM, en estimant qu’il “devrait y avoir une forte implication de la direction de GM dans l’étude d’un tel rapprochement”.

Cette déclaration “est un nouvel effort de Tracinda pour forcer la direction de GM à considérer un peu plus le projet d’alliance avec Renault-Nissan”, estiment des analystes de Deutsche Bank. Toutefois, poursuivent-ils, “la direction de GM a peu de chance de céder en dépit des pressions de Tracinda, et Renault-Nissan risque de participer à la consolidation du secteur avec un autre partenaire.

M. Ghosn a rappelé que “toute cette opération (n’était) pas partie d’une iniative de Renault et de Nissan mais d’un actionnaire de General Motors”. “Nous n’avons choisi ni le constructeur ni le moment”, a-t-il ajouté, en assurant qu’un échec “n’aurait pas de conséquence” pour Renault et Nissan.

Quant à un éventuel rapprochement GM-Ford pour court-circuiter l’alliance avec Renault-Nissan, le patron de GM a affirmé qu’il n’y avait “pas de discussion sérieuse en cours avec Ford” à ce sujet. “Dans ce métier, qui sait de quoi demain sera fait?”, a-t-il toutefois ajouté.

Le PDG de Ford Europe, John Fleming, s’est pour sa part refusé à commenter ce qu’il qualifie de “spéculations”.

 28/09/2006 15:54:05 – © 2006 AFP