Un procès visant un fonds spéculatif éclabousse Stallone et John Cusack

 
 
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L’acteur américain Sylvester Stallone, le 14 juin 2006 à Las Vegas (Photo : Michael Buckner)

[24/08/2006 07:10:10] WASHINGTON (AFP) Sylvester Stallone et John Cusack sont davantage connus comme stars d’Hollywwod que comme spécialistes boursiers, mais ils se retrouvent éclaboussés par un procès visant un fonds spéculatif (hedge fund).

Les deux acteurs comptaient à la fin des années 1990 parmi les investisseurs du fonds spéculatif aujourd’hui disparu Lipper Convertibles. Ils s’en étaient retirés avant que l’un des gestionnaires, Edward Strafaci, ne soit accusé par la justice de fraude et de malversations comptables à la fin 2003.

D’autres investisseurs n’avaient pas eu autant de prescience et ont perdu beaucoup d’argent avec la fermeture du fonds.

Des avocats nommés par un administrateur fiduciaire désigné par le juge tentent maintenant d’obtenir plus de 100 millions de dollars de plus-values dégagées par Stallone, Cusack et d’autres investisseurs qui étaient “sortis” au bon moment, affirmant qu’ils ont bénéficié d’un “enrichissement injuste”.

Thomas Dubbs, partenaire du cabinet d’avocats Labaton Sacharow, qui agit au nom de cet administrateur, affirme que ces plus-values doivent retourner aux autres investisseurs qui faisaient partie du fonds géré par Edward Strafaci, aujourd’hui emprisonné.

Ce dernier est accusé d’avoir surévalué la valeur de certains placements et investissements faits par le fonds spéculatif dont l’ensemble des actifs a dépassé à un certain moment 4,9 milliards de dollars, selon des documents transmis au tribunal.

Ni Sylvester Stallone ni John Cusack ne sont accusés de malversations mais les avocats estiment que leurs gains sont issus de bénéfices fictifs et non de gains réels.

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L’acteur américain John Cusack, le 10 septembre 2002 à Toronto (Photo : J.P. Moczulski)

Contactée par l’AFP, l’agent de Stallone, Michelle Bega, s’est refusée à tout commentaire et un représentant de John Cusack n’a pu être joint.

Mais cette affaire place à nouveau sous le projecteur l’industrie des hedge funds qui est soumise à une législation estimée par certains très insuffisante.

Ces fonds se comptent par milliers dans le monde et permettent à des investisseurs déjà fortunés d’accroître encore leurs gains en utilisant notamment les techniques financières connues sous le nom de “produits dérivés”.

Les actifs totaux des hedge funds dépasseraient les 1.000 milliards de dollars, selon des estimations officielles.

Mais ils sont dans une large mesure laissés à eux-mêmes et les autorités de régulation sont incapables d’en chiffrer le nombre exact alors que, selon certains experts, ils répondent pour 30% de l’ensemble des transactions boursières aux Etats-Unis.

Le président de la Commission des opérations de Bourse américaine (SEC), Christopher Cox, a indiqué lors d’une audition devant une commission parlementaire le mois dernier que la réglementation de ce secteur était “insuffisante”.

La désintégration en 1998 du fonds spéculatif Long term Capital Management (LTCM), qui avait nécessité une intervention de la banque centrale américaine pour éviter un krach boursier, reste encore fraîche dans les mémoires.

Plusieurs sénateurs républicains qui participaient à cette même audition ont estimé qu’une surveillance plus étroite devrait être exercée sur ces instruments financiers.

La SEC a pour sa part ouvert une enquête sur d’éventuels délits d’initiés concernant le fonds spéculatif Pequot Capital Management.

La firme d’audit PricewaterhouseCoopers, chargée d’examiner les comptes de Lipper, est aussi visée par la plainte. “Compte tenu de la réglementation très lâche des fonds spéculatifs, le rôle de l’auditeur des comptes, dans ce cas PricewaterhouseCoopers, devient encore plus important car il est celui sur lequel les investisseurs peuvent s’appuyer”, a affirmé Thomas Dubbs.

 24/08/2006 07:10:10 – © 2006 AFP