Le prix des casseroles s’échauffe avec la flambée des cours du cuivre

 
 
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Hugo Gorny (g), lauréat du concours “Graine de chef”, et le chef Marc Meurin de Béthune, utilisent des casseroles en cuivre, le 9 mai 2001 à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[20/08/2006 09:42:19] PARIS (AFP) Coup de chaud dans les cuisines des grands chefs: les prix des batteries de casseroles en cuivre flambent avec des hausses de 10 à 30%, répercutant l’ascension des cours du cuivre multipliés par quatre en trois ans sur le marché mondial des matières premières.

“Les prix de nos ustensiles, casseroles, poêles et autres faitouts ont dernièrement augmenté de 10 à 30% à la suite de la flambée des cours du cuivre”, affirme Françoise Bergamo, PDG de la “Fabrique de cuivrerie d’art”, implantée à Villedieu-les-Poêles, dans la Manche.

“Mais cette hausse n’a eu jusqu’à présent que peu d’impact sur notre activité, même si la demande américaine a légèrement fléchi”, ajoute la patronne de cette société qui regroupe les “Cuivres Havard” et la Fonderie de cloches Cornille-Havard.

Des ateliers de “Cuivres Havard”, sortent chaque année 3 à 4.000 pièces dont plus de la moitié sont expédiées aux Etats-Unis, en Asie, en Allemagne et en Grande-Bretagne, précise Mme Bergamo.

En trois ans, les cours du cuivre ont été multipliés par quatre, atteignant à la mi-mai 8.800 dollars la tonne, avant de subir une correction. Mais les prix risquent d’atteindre de nouveaux sommets avec la décision du groupe anglo-australien BHP Billiton de suspendre l’activité de sa mine chilienne d’Escondida, la plus grande au monde, touchée par une grève dure.

Etienne Dulin, directeur de l’Atelier du cuivre, répercute “régulièrement” la flambée des cours de l’or rouge sur ses produits. “Sur des petites pièces comme les casseroles, cette augmentation est sensible, mais sur les grosses pièces de décoration, elle est quasi-indolore, les frais de main d’oeuvre entrant pour 75% dans le coût de fabrication”, affirme-t-il.

Ce dinandier, qui fabrique des baignoires et des fauteuils en cuivre, réalise 70% de son chiffre d’affaires à l’export, aux Etats-Unis, en Allemagne mais aussi au Japon.

Cornille-Havard, un des spécialistes mondiaux de l’art campanaire, est également sensible aux variations des cours mondiaux du cuivre et de l’étain utilisés pour fabriquer ses cloches. Mais dans cette activité, “on travaille sur devis”, explique Mme Bergamo.

Même si un peu partout en France les artisans travaillent le cuivre, notamment dans le Jura (cuivrerie de Cerdon) ou dans le Tarn à Durfort, Villedieu-les-Poêles est incontestablement la capitale des dinandiers depuis le XIVe siècle.

La “Cité du cuivre” est réputée dans le monde entier pour la qualité de ses casseroles fabriquées par une douzaine d’entreprises, dont les trois quarts sont encore des artisans.

Les cuisiniers apprécient en particulier la conductibilité thermique du métal rouge. “Il n’y a pas de différences de température dans toutes les parties d’une casserole de cuivre. Vous êtes à peu près sûr de réussir une sauce hollandaise, ce qui n’est pas le cas dans un récipient en inox”, affirme M. Dulin.

“Alain Ducasse commande régulièrement des casseroles en cuivre pour ses restaurants de Tokyo ou de New York”, confie Mme Bergamo.

Mauviel, firme créée en 1830, est de loin la plus importante entreprise de Villedieu-les-Poêles avec 1.600 références au catalogue, un effectif de 100 personnes et plus de 50% des ventes réalisées à l’export dans une quarantaine de pays.

Viennent ensuite les Cuivres Havard, l’Atelier du cuivre et Mauduit Viard, cette dernière s’étant spécialisée dans la fabrication de luminaires.

 20/08/2006 09:42:19 – © 2006 AFP