[24/07/2006 16:43:15] MILAN (AFP) Fiat a confirmé son redressement au deuxième trimestre et mis un coup d’accélérateur à sa politique d’alliances industrielles ciblées avec le choix du Crédit Agricole comme partenaire dans le financement auto, des partenariats en Chine et en Russie. Fiat a dévoilé lundi des résultat supérieurs aux prévisions des analystes sur le trimestre, en particulier grâce à Fiat Auto qui a affiché un bénéfice courant pour le troisième trimestre consécutif, et a relevé ses prévisions annuels. Il a aussi dévoilé une série de nouveaux partenariats industriels mais sans mentionner de nouvel accord avec l’indien Tata, contrairement aux attentes des analystes. Instruit par l’échec de son alliance globale avec General Motors début 2005, le quatrième constructeur européen de voitures s’est lancé dans des partenariats ciblés dans les secteurs et les pays où il n’a pas les moyens de se développer seul. “La stratégie d’alliance ciblée permet à Fiat d’accroître son expertise, d’élargir sa gamme de produits et d’abaisser sa base de coûts”, a résumé le groupe dans sa présentation aux analystes. Le constructeur a ainsi annoncé avoir choisi le Crédit Agricole comme partenaire unique pour ses activités de crédit automobile en Europe. Ployant sous les difficultés financières, Fiat avait dû céder la moitié de cette activité en 2003 pour 370 millions d’euros à ses banques créancières. Cette fois, il va reprendre cette participation pour créer une nouvelle société dans le financement automobile en Europe dont Crédit Agricole prendra 50% pour un milliard d’euros. “Le choix d’un unique partenaire financier puissant permettrait à Fiat Auto des offres de financement plus concurrentielles à ses clients”, notait Merrill Lynch dans une récente note. Le titre Fiat, qui a doublé en un peu plus d’un an, a fini en progression de 1,29% à 10,73 euros dans la lignée du reste du marché. Au niveau industriel, Fiat a dévoilé un double accord avec SAIC, l’un des trois premiers constructeurs chinois de voitures, pour renforcer ses positions dans les camions et les moteurs. Iveco, filiale camions de Fiat, va mettre en place une société commune avec le groupe chinois et un constructeur local de camions, pour porter sa capacité de production sur place à 40.000 par an, contre 15.000 actuellement. L’investissement de 120 millions d’euros sera supporté pour un tiers seulement par l’italien. Dans les moteurs diesel, l’accord avec SAIC doit déboucher sur la production de trois familles de moteurs pour des investissements de 150 millions d’euros. En Russie, autre marché considéré comme prioritaire, Fiat s’appuie sur la filiale auto du sidérurgiste Severstal et va élargir la gamme de véhicules utilitaires légers produits et distribués sur place. Mais c’est en Inde que Fiat a fondé le plus d’espoirs de développement, avec le groupe indien Tata dont le président Ratan Tata est entré au conseil d’administration du groupe italien en avril. Aucun nouvel accord avec Tata n’a cependant été révélé avec Tata mais la presse italienne évoque de nouvelles possbilités avec l’indien, qualifié de “partenaire essentiel” par le patron Fiat Sergio Marchionne. Ces alliances s’ajoutent aux partenariats déjà existants avec Peugeot dans les véhicules utilitaires et les monospaces et avec Ford dans la production de modèles d’entrée de gamme. Ils suscitent cependant des inquiétudes chez les syndicalistes. “Marchionne poursuit sa stratégie d’alliance destinée à réduire les coûts et à ouvrir des marchés mais qui n’apportent aucune production en Italie”, souligne ainsi Giorgio Airaudo, secrétaire général du syndicat de la métallurgie Fiom à Turin. |
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