TIC : Partenariat, mode d’emploi tunisien

 

TIC

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tic020306.jpgAvec 300 SSII et une
expérience d’une dizaine d’années à l’export, la Tunisie est en train de
devenir un «petit géant» africain de l’ingénierie et des services
informatiques.

Se faire une place au soleil dans le monde des nouvelles technologies de
l’information et de la communication. Voilà un exercice auquel la Tunisie
s’essaie depuis une dizaine d’années avec, fort probablement, quelques
échecs mais aussi de plus en plus de «Success stories» qui méritent d’être
partagées. Et c’est à M. Faouzi Zaghbib, président de la Chambre des SSII,
que les sociétés tunisiennes d’ingénierie et de services informatiques ont
confié la difficile mission de «vendre» l’offre tunisienne dans ce domaine.

Si les SSII tunisiennes ont pu décoller, s’imposer en Tunisie avant de
commencer à s’exporter, c’est parce que les pouvoirs publics ont mis en
place des conditions qui, sans être encore idéales, sont loin d’être
mauvaises. M. Zaghbib en a donné un bref aperçu en rappelant que le pays a
aujourd’hui un taux de couverture téléphonique de 15% pour le fixe et de 52%
pour le GSM ; que «l’espace de production» est constitué de 6 parcs
technologiques (24 en 2009), d’un incubateur par campus, de 23 centres de
téléservices, d’un dispositif d’organismes d’appui et financiers assez
imposant (30 capital-risqueurs, et plusieurs fonds d’investissement et de
garantie, des agences publiques de certification, de sécurité informatique,
de régulation), d’un cadre juridique (code des télécoms et des textes sur le
e-commerce, le e-paiement, la protection de la propriété intellectuelle, la
signature électronique, etc.), un nombre non négligeable d’applications déjà
opérationnelles (TradeNet, e-Health, e-Municipalité), et, surtout, 300 SSII,
employant près de 80% des 12.000 spécialistes en TIC que compte le pays -et
auxquels vont s’ajouter au cours des prochaines années les 34.500 étudiants
actuellement en formation.


La Tunisie compte aujourd’hui un nombre sans cesse croissant de SSII «short-listées»
par les plus importants bailleurs de fonds internationaux et qui sont
régulièrement présentes dans la plupart des pays d’Afrique francophone et,
de plus en plus, anglophone. A l’instar d’OXIA, l’une des plus dynamiques
dans ce domaine -et dont l’expérience a été brièvement présentée par M.
Samir Zghal, Exécutive Partner, lors de l’Atelier sur «Comment explorer les
opportunités de partenariat en Afrique dans le domaine des technologies de
l’information», organisé vendredi 9 juin, dans le cadre de la seconde
édition du Salon International des Services (8-9 juin, Parc des Expositions
du Kram).


Les SSII tunisiennes ont développé de nombreuses applications dans la
gestion des ressources humaines, les télécoms, la gestion de certains
secteurs (eau, énergie, etc.) et dans la finance qui «sont utilisées dans
les plus grandes organisations financières internationales», souligne M.
Zaghbib. Ces entreprises ont également «un très fort potentiel de
compétences dans l’ingénierie» et elles peuvent certainement aller plus loin
dans tous ces domaines si le pays arrive à «consolider son développement
dans les infrastructures des TIC» pour accélérer la progression vers la «e-Tunisia»,
la Tunisie complètement électronique.


SSII rôdée ne craint pas le partenariat ; elle le cherche. Mais le
partenariat n’est pas facile à mettre sur pied ni pour les entreprises, ni
pour les donneurs d’ordre qui en bénéficient. Pour une entreprise, un
partenaire idéal est, observe M. Zghal, un partenaire partageant les mêmes
valeurs, «engagé client», jouant la transparence -en apportant au client
toutes les informations permettant de rendre le lien solide»-, ayant une
activité complémentaire de la sienne –pour «éviter le risque du faire sans
le partenaire»-, reconnu dans son pays avec des références «solides et
vérifiables» et ayant une «approche marché» -avec une veille pour identifier
les opportunités d’affaires. Cet oiseau rare, OXIA l’a trouvé avec Burkina
Bail, une institution financière pour laquelle la SSII a commencé par
travailler avant d’en devenir le partenaire avec lequel elle a constitué une
«paire» gagnante qui a déjà conquis plusieurs marchés et est «référencé»
auprès des principaux bailleurs de fonds (SFI, BEI, PROPARCO, etc.).

Pour les donneurs d’ordre, deux pistes s’offrent pour trouver le bon
prestataire : d’abord les bailleurs de fonds qui «détiennent les clefs de la
décision», souligne M. Zaghbib. Mais cette piste présente l’inconvénient que
ces organismes «ne sont pas toujours au courant des success stories», et «ne
sont pas les mieux armés en cas de différences culturelles
et de risque dans certains pays».


S’abstenant toutefois de conseiller l’abandon de cette piste, le président
de la Chambre des SSII affirme que la deuxième fois impliquant de se fier
«aux Success stories» a ses avantages : financier -un opérateur «tunisien ou
sud-africain coûte moins cher que ceux du Nord»-, rapidité et de permettre
l’accès à une solution «non pas théorique mais qui a déjà fait ses preuves
ailleurs».