Tourisme : La Tunisie met le cap sur le «résidentiel»

 

Tourisme

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Par
Moncef
MAHROUG

 


tourisme_020206.jpgAfin d’encourager les
touristes, retraités en particulier, à acquérir des résidences secondaires,
les autorités sont en train d’«améliorer les textes en vue de permettre la
liberté d’investissement, de cession, de rapatriement de la plus-value, et
d’héritage».

Vaut mieux tard que jamais ! Après s’être contentée pendant très longtemps
de vendre du tourisme balnéaire, sans se poser de questions sur les limites
et les risques du modèle, puis avoir compris que son industrie touristique
mono-produit est arrivée à saturation et devait être repensée, la Tunisie a
mis sur le tapis la question de la diversification de son produit
touristique et entamé la mise en place progressive des nouvelles composantes
de son offre.

«Après avoir fait du balnéaire pendant près de 40 ans, nous avons entrepris,
il y a quelques années, de rectifier notre stratégie, suite à l’arrivée de
nouveaux concurrents», a expliqué M. Tijani Haddad, ministre du Tourisme,
lors d’un point de presse à Djerba, à un parterre de journalistes étrangers
en majorité –dont des Américains-, tenue à la fin du séjour de M. Haddad au
cours duquel il a représenté le gouvernement tunisien à l’ouverture du
pèlerinage de La Ghriba. L’occasion était donc propice pour le ministre du
Tourisme d’essayer de «vendre» la Tunisie en tant que destination offrant
des centres d’intérêt et des sensations autre que la mer et le soleil, sur
de nouveaux marchés, comme les Etats-Unis, le Canada, le Japon et la Chine.

«La Tunisie a été agréée par le gouvernement chinois destination touristique
», a annoncé M. Haddad, qui a aussi souligné l’intérêt de notre pays pour le
marché américain où, malgré «le manque de moyens, nous sommes déterminés à
faire notre promotion».

Certes, le balnéaire reste «l’épine dorsale» du produit tunisien qui s’est
néanmoins diversifié avec l’intégration de nouvelles composantes, dont en
particulier le tourisme saharien et culturel. Deux produits qui semblent
d’ailleurs demandés davantage, du moins pour l’instant, sur les nouveaux
marchés actuellement dans le collimateur de la Tunisie, comme les
Etats-Unis. «Le marché américain est complètement différent du marché
européen», observe M. Tijani Haddad. «Alors que les Européens viennent pour
le balnéaire, les Américains sont attirés par le tourisme culturel», précise
le ministre du Tourisme. Des différences qui influent aussi sur le mode de
promotion du produit»
.
Alors qu’en Europe on fait la promotion de régions, sur le marché américain
«on doit promouvoir la Tunisie comme un marché global». Et cela peut ne pas
suffire, puisque les touristes venant de marchés lointains, actuellement
ciblés par la Tunisie, «ne veulent pas se déplacer pour visiter une seule
destination». Ils veulent voir et faire le maximum à l’occasion de leur
voyage. M. Haddad, annonce que le Minsitère est «en train de travailler à la
création de packages de 2 à 3 destinations».

Il faudra également régler le problème du transport aérien qui entrave
sérieusement le décollage d’un marché comme celui des Etats-Unis. «Nous sommes en
train d’essayer de régler ce problème», a révélé le ministre du Tourisme,
suggérant que «certaines compagnies pourraient relier la Tunisie aux
Etats-Unis, de manière indirecte et avec une courte escale quelque part».

La diversification ne concerne pas seulement les marchés. Elle s’étend aussi
à la clientèle. Tout en continuant à cibler le touriste encore actif et plus
ou moins jeune, la Tunisie voudrait aussi attirer un autre genre de
touristes : les retraités «Nous avons ouvert le dossier du tourisme
résidentiel, y compris celui des retraités», proclame M. Haddad. Certes, la
Tunisie a «déjà quelques centres accueillant des retraités», mais ce dont il
est aujourd’hui question, c’est d’«encourager les touristes à acheter des
résidences secondaires en Tunisie. Cela nécessite un aménagement des textes
et nous sommes en train de le faire».

Mais ces touristes-là auront-ils «les facilités» dont ils ont besoin en
matière «d’investissement, d’héritage, d’opérations bancaires ?». Réponse on
ne peut claire du ministre : «Nous oeuvrons à améliorer les textes en vue de
permettre la liberté d’investissement, de cession, de rapatriement de la
plus-value, et d’héritage».