L’essor de l’économie oléicole

Par : Tallel
 

L’essor de l’économie oléicole

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im1_140206.jpgTrois
activités économiques refont face en Tunisie après une relative stagnation.
D’abord, le tourisme qui fait lentement, mais sûrement, sa mise à niveau et
dépasse le seuil de 6 millions de touristes.
Ensuite, le secteur du transport qui s’active avec d’importants projets en cours
comme l’Autoroute M’Saken-Sfax, ou d’autres en études (l’aéroport d’Enfidha,
le port en eau profonde d’Enfidha et les études de l’Autoroute du Sud devant
relier Sfax à Ras-Jedir en Libye et Béja – Jendouba à l’Algérie).

Enfin, l’agriculture est en train de montrer de perspectives prometteuses,
avec un excédent dans le lait, les viandes blanches, une autosuffisance en
viandes rouges et le retour au premier plan de l’huile d’olive.
Comme ce fut le cas au début du 20ème siècle, l’olivier et l’huile d’olive
est en passe de transformer les paysages, les hommes et l’économie, pour le
plus grand bonheur de l’économie nationale.

Quant au prix de l’huile d’olive vierge, il a atteint le seuil de 7 DT le
litre sur le marché de Sfax, contre une moyenne de 4,5 DT pour la saison
2004-2005. On peut analyser cette flambée des prix par 2 raisons :

D’abord, les causes exogènes : l’offre sur le marché international a
connu une baisse de 13,8% pour la saison 2004-2005, passant de 2,2 millions
de tonnes à 1,7 million de tonnes. La production de l’huile d’olive a
régressé de 17% entre la saison 2004-2005 et la saison 2005-2006, passant de
3 millions de tonnes à 2,5 millions de tonnes.
Parallèlement, l’offre a explosé, du fait des vertus médicinales de l’huile
d’olive, particulièrement en Asie et en Amérique du Nord.

Cette baisse de production a touché surtout l’Europe, dont la production est
passée de 2,3 millions de tonnes en 2004-2005 à 1,9 million de tonnes en
2005-2006.
Les pays du Sud de la Méditerranée ne sont pas en reste, puisque des pays
comme la Syrie a vu sa production passer de 175.000 tonnes à 100.000 tonnes
pour la même période considérée.

Cependant 2 pays ont connu au même moment une augmentation : la Tunisie
passe de 130.000 tonnes à 220.000 tonnes et le Maroc de 50.000 à 75.0000
tonnes.

La situation du marché tunisien : La production tunisienne a progressé,

130.000 tonnes au cours de la saison 2004-2005, avec 98.000 tonnes exportées, pour
une valeur de 408 millions de DT, alors que la production estimée pour
2005-2006, est de 220.000 tonnes, avec une exportation prévisionnelle de
150.000 tonnes et une consommation locale estimée à 50.000 tonnes. Au niveau
du prix,  le marché local suit les fluctuations du marché international.

L’alternative à l’huile d’olive : Face à cette augmentation, le consommateur
tunisien va chercher des solutions de substitution à l’huile d’olive, par
l’utilisation des huiles végétales, beaucoup moins chères, telle que l’huile de soja
ou l’huile de maïs.

Exportations :

la Tunisie compte actuellement 56 exportateurs, principalement
dans la région de Sfax, plaque tournante de l’économie oléicole et des 1300
huileries. Il existe, 41 unités industrielles de conditionnement, dont 25
d’unités de mise en bouteilles, 16 unités de conditionnement des autres
huiles végétales (soja, maïs, palme et tournesol).

Axes d’amélioration : Actuellement, la Tunisie conditionne seulement 1%
de ses exportations, mais l’objectif est de parvenir à 20% en 2010.

Il faut également noter que l’huile tunisienne ne dispose pas de son propre
label car elle est exportée en vrac et commercialisée sous des labels
étrangers, après coupage et conditionnement, faisant perdre au pays
d’importantes plus-value. Ce qui voudrait dire, en d’autres termes, que la
Tunisie a tout intérêt à conditionner son huile d’olive pour améliorer sa
valeur ajoutée.

L’huile tunisienne devrait sortir de son anonymat, en valorisant sa production et en
développant la part de l’huile d’olive exportée conditionnée, avec
appellation d’origine contrôlée.
L’accord du COI, qui sera valable jusqu’au 31 décembre 2014 «accord international de 2005 sur l’huile d’olive et les olives de table»
est une aubaine pour la Tunisie et peut baliser la voie.

Parallèlement, la Tunisie devrait développer la recherche autour de l’huile
d’olive et de l’olivier, en vue de sélectionner de
nouvelles espèces oléicoles, de moderniser les cultures de
l’olivier, d’intensifier les cultures irriguées biologiques et trouver de
nouvelles applications pour l’huile d’olive et ses dérivées.


T.B.