Amen Bank : Des résultats en hausse de 70%

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Amen Bank: Des résultats en
hausse de 70%

Par Khaled BOUMIZA

croissance180.jpgAvec ses 26,874 MDT de résultat net pour l’année 2003, Amen Bank aura réussi
à faire l’une des meilleures performances du secteur bancaire Tunisien. Une
prouesse, tant sur le plan du montant du résultat net puisque c’est l’un des
plus importants du secteur pour l’exercice 2003, que pour le taux d’évolution de
ce résultat d’une année à l’autre. Avec une progression de 70% du résultat net.


Cela devient plus intéressant, et en même temps objet de tous les
commentaires de la place, lorsqu’on remarque qu’en face de cette explosion
du résultat net, il y a un total actif qui ne bouge que de 3,5% et un
produit d’exploitation bancaire qui ne progresse que de 3,9% par rapport à ce
qu’il était en 2002.


A cela, il y a pourtant une explication, celle fournit par M. Ahmed El Karam, Directeur Général
d’Amen Bank, « Ce résultat est la
combinaison de deux facteurs essentiels. Le premier concerne l’évolution de
l’activité de la banque, à un rythme acceptable, puisque le produit net
bancaire (PNB) a augmenté de 7%. Le second est la vente de la participation
d’Amen Bank dans le capital de la Comar, ce qui a permis de réaliser une
plus value de 14 MDT.»
Amen Bank se met ainsi en règle avec la
réglementation sur les participations croisées et réalise du même coup une appréciable
plus-value.

Le PNB, le PEB et les
autres


A part cette forte envolée du résultat, le reste des ratios d’exploitation
de la banque ont évolués modérément. Le total actif ou total bilan, n’a
augmenté que de 3,5% et les produits d’exploitations n’ont évolués que de
3,9%. Là aussi, l’explication est sur le bout des lèvres du DG. « Le
résultat d’exploitation a en effet, faiblement augmenté. Prudente, la banque
a provisionné de manière importante. N’aurait été cela, on aurait fait une
croissance largement plus marquée.»

 

Comme il l’a aussi expliqué,
l’Amen Bank considère qu’elle a les moyens d’augmenter les provisions quatre
fois plus que l’accroissement de l’actif et réserve donc aux provisions, un
montant de 31,5 MDT, en augmentation de 16% (31,5 MDT contre 27,1 MDT une
année auparavant). Et El Karam d’ajouterque « Les provisions étant
déduits des bénéfices déclarés, cela dénote donc un effort important qu’il
ne serait pas permis de faire, sans une importante évolution de la banque.»


Autre rubrique en baisse, les commissions enregistrent une diminution de 3%. Selon
M. El Karam, « la part des commissions dans le PNB de la
banque, est l’une des plus élevées du système bancaire. Nous sommes la seule
banque qui couvre la totalité des salaires par les commissions. En 2003, les
investissements n’ont pas augmenté en Tunisie et donc Amen Bank a été amenée
à ralentir les crédits d’investissements et ceux-ci comportent comme
rémunération, entre autres, des commissions d’études, qui se sont, de ce
fait, inscrits en diminution. Toutes les autres composantes des commissions
ont par contre augmenté à des cadences normales.»

Crédits, en
croissance et bien couverts


En 2003, les créances de la banque sur la clientèle augmentaient de 4%. De 1
494,5 MDT, elles passent à 1 556,6 MDT. Pour expliquer cette croissance,
dans une conjoncture pourtant marquée par la baisse des investissements
privés, Monsieur Ahmed El Karam indique que la stratégie en la matière colle
au rythme de développement du pays et que le terrain d’évolution d’Amen Bank
est celui de l’économie tunisienne. « Nous constatons de fortes
évolutions en Tunisie, que nous devons capitaliser. Il y a certes
l’augmentation progressive des investissements du secteur privé. Mais il y a
aussi une forte tendance à l’augmentation des activités tertiaires et nous
avons donc augmenté la part des crédits alloués au secteur des services »
précise-t-il. De plus, le portefeuille crédits d’Amen Bank comporte
maintenant 17% de crédits accordés aux particuliers contre 5%  il y a quelques années.

 
Le particulier devient désormais un nouveau segment de marché pour AMEN BANK.
Cette situation ne semble pas inquiéter, outre mesure, la banque. Le
management d’Amen Bank soutien que les créances classées, se situent autour
de 250 MDT et que la Banque couvre convenablement l’ensemble de ses
créances, soit par des garanties jugées acceptables par le commissaire aux
comptes, soit par un effort de provisionnement. Monsieur Ahmed El Karam
précise même que cette couverture s’effectue à égalité entre garanties et
provisions et que cela ira en s’améliorant, comme il a été fait cette année
avec l’augmentation de 16% des dotations aux provisions.

Liquidité et
solvabilité


Les autres indicateurs ont bien évolué tel que la liquidité, qui s’est
sensiblement améliorée en 2003 suite notamment à la mobilisation des
ressources longues d’origine extérieure, notamment auprès de la Banque
Européenne d’Investissement et la Banque Africaine de Développement pour un
montant dépassant les 100 millions de dinars. Il en résulte une amélioration
du ratio de liquidité ce qui a permis à Amen Bank d’intervenir comme placeur sur le marché
monétaire.


Au sujet du ratio “Capital”, les agences de notations l’estimaient en 2002 à
9,5%. Elles annonçaient aussi qu’Amen Bank se proposait de le porter à 12%
par le biais d’une augmentation du capital. « Il ne faut pas donner aux
choses une importance qui les dépasse»
rétorque Mr Ahmed El Karam. Il
précise que le ratio du capital oblige les banques à couvrir, par des fonds
propres, au moins 8% des actifs pondérés. Il y a deux manières d’y parvenir,
d’abord par la capacité de la banque à générer du bénéfice, dont une partie sera
distribuée aux actionnaires et l’autre retenue comme réserves.

 

En l’absence ou en cas d’insuffisance
de cette capacité d’autofinancement, la banque peut faire appel aux
actionnaires. « Prévenante et consciente de la complexité de la mécanique
de l’augmentation du capital, AMEN BANK a pris Les dispositions et obtenu
l’accord de l’assemblée générale pour le faire»
précise le DG de la
banque. L’assemblée a donc autorisé l’augmentation du capital et laissé au
conseil la latitude de décider du moment opportun. Décryptage, Amen Bank
peut le faire à tout moment, mais elle n’y pense pas pour l’instant
puisqu’elle parvient par sa seule capacité bénéficiaire à atteindre et
au-delà le niveau exigé.


Pour l’instant, la stratégie de la banque repose, comme aime à le dire Ahmed
El Karm, sur «les 4 T», la Tunisie pour l’accompagner dans ses
efforts de croissance et d’investissement, le Travail avec un soin
particulier accordé aux services et aux délais, la Technologie avec
notamment la banque directe et un nouveau système d’information, dont la
banque commence à récolter les dividendes, et le Terrain pour être proche du
client.

 

 

(c)
Webmanagercenter – Management & Nouvelles Technologies – 04 / 03 / 2004 à 17 : 00