Le mouvement de la Tunisie en avant, la Coalition Soumoud, l’Ordre national des avocats de Tunisie et le Syndicat national des journalistes tunisiens ont appelé, vendredi, dans des déclarations, à identifier rapidement une solution au problème environnemental dans le gouvernorat de Gabès afin de stopper les dangers de l’infiltration d’émissions toxiques provenant du complexe chimique.
Ils ont appelé à lancer le débat avec les habitants et éviter l’occultation dans la couverture médiatique.
Le mouvement La Tunisie en avant a mis en garde, dans sa déclaration, le pouvoir exécutif contre l’adoption d’une approche sécuritaire pour faire face aux manifestations qui se déroulent dans la région, appelant à « accélérer la prise de mesures combinant des solutions immédiates pour stopper les dangers et d’autres radicales pour créer un environnement sain et des conditions de vie décentes».
Le parti a attribué l’aggravation de la situation environnementale dans le gouvernorat et les dommages causés sur la santé et l’environnement à la « vision des gouvernements successifs qui ont considéré la région comme une source financière, sans aucune considération aux autres aspects ».
Le parti a condamné ce qu’il a qualifié de « tentatives d’exploiter ces manifestations par certains pour vandaliser les biens publics et privés et inciter à la destruction et au chaos, dans le seul but de discréditer le militantisme populaire légitime ».
De son côté, la Coalition Soumoud a appelé, dans sa déclaration, à activer « l’accord de 2017 » dans le cadre d’un calendrier clair, avec la participation des représentants de la région et la société civile dans le suivi et l’exécution.
L’accord de 2017 prévoit « le démantèlement des unités polluantes du complexe chimique de Gabès, leur transfert hors des quartiers résidentiels et l’arrêt du rejet en mer du phosphogypse ».
La coalition a aussi demandé le lancement immédiat d’une « transition environnementale et développementale équitable et durable qui place la vie humaine et sa dignité au-dessus de toute autre considération ».
Pour sa part, l’Ordre des avocats a annoncé sa « disposition à soutenir les habitants de Gabès et à suivre la situation par l’intermédiaire de la section régionale de l’Ordre des avocats, estimant que les mesures sécuritaires qui ont accompagné les mouvements populaires étaient non adaptées au caractère pacifique des manifestations ».
Quant au traitement médiatique des mouvements de protestation à Gabès, le Syndicat national des journalistes tunisiens a insisté sur la nécessité « d’éviter l’occultation médiatique ou la couverture sélective », estimant que cela est de nature « à porter un coup à la confiance du public dans les médias et au droit des citoyens à l’information ».
Le syndicat a aussi appelé les médias publics à respecter le principe du service public de l’information basé sur l’objectivité, le pluralisme et le droit à l’information, à éviter toute forme de censure et à considérer que le silence sur les questions qui préoccupent les citoyens est une forme d’autocensure qui « fragilise le service public et lui fait perdre sa crédibilité auprès du public ».