Le spécialiste en environnement, Hamdi Hachad, a tiré la sonnette d’alarme vendredi 26 septembre 2025 sur Express FM. Selon lui, la montée progressive du niveau de la mer représente un danger direct pour environ 7% des cotes tunisiennes. Les cartes publiées par Earth.org projettent un scénario préoccupant: des zones entières du littoral tunisien pourraient être englouties d’ici 2100.
Des scénarios de submersion alarmants
Les modèles scientifiques anticipent une élévation du niveau marin comprise entre 1 mètre dans l’hypothèse modérée et 3 mètres dans le scénario extrême. À ce rythme, plusieurs zones de la capitale et de ses environs seraient menacées : Raoued, Gammarth Plage, La Marsa, Kalaât El Andalous, Ousja, Zouarine (Bizerte), Borj Cedria, Hammam Chatt et la banlieue sud de Tunis. D’autres régions, dont le Cap Bon et le littoral nord de Sfax, seraient également touchées. L’archipel de Kerkennah, présenté comme “le maillon le plus faible”, pourrait subir les pertes les plus sévères.
Kerkennah et Djerba en première ligne
Selon Hachad, certaines études prévoient la disparition de 30 à 60 % de Kerkennah à l’horizon 2100, tandis que des zones de l’île de Djerba seraient elles aussi menacées. L’Agence nationale de protection et d’aménagement du littoral suit déjà ce dossier à travers des études et des plans préventifs, mais l’ampleur des risques reste considérable.
Des populations et des terres exposées
Les projections indiquent que plus de 200.000 habitants du Grand Tunis, soit environ 15 % de la population, pourraient être confrontés à un risque de déplacement forcé. La Tunisie pourrait perdre 250 km² de terres d’ici 2050, puis jusqu’à 1.000 km² en 2100, soit l’équivalent de la superficie du gouvernorat de Monastir.
Des impacts économiques et sociaux
Le danger dépasse les seules habitations. Les zones humides telles que la lagune de Tunis et la Sebkha d’Ariana risquent de subir des dommages irréversibles. Les conséquences s’annoncent lourdes pour le tourisme, l’immobilier, la pêche et l’emploi. Des migrations internes massives pourraient accentuer la pression sur les villes de l’intérieur.
Un défi pressant
Pour Hachad, “le défi climatique n’est plus une hypothèse lointaine, mais une question de temps”. Il appelle à des politiques urbaines plus résilientes, à des infrastructures capables de résister à la montée des eaux et à une protection renforcée des zones humides. Ces mesures apparaissent comme indispensables pour limiter les pertes futures.
EN BREF
- Environ 7 % des plages tunisiennes menacées par la montée des eaux.
- Le niveau de la mer pourrait grimper de 1 à 3 mètres d’ici 2100.
- Kerkennah et Djerba sont en première ligne du danger.
- Plus de 200 000 habitants du Grand Tunis risquent le déplacement.
- La Tunisie pourrait perdre 1 000 km² de terres, soit le gouvernorat de Monastir.
- Impacts attendus : tourisme, immobilier, pêche et migrations internes.