De nombreuses PME souhaitent investir le canal mobile, mais se heurtent à des barrières techniques et financières. Avec MCOM, une solution mobile-first pensée pour le e-commerce africain, le pari est de rendre l’application mobile accessible à toutes les petites structures.

Pour en savoir plus, réponses de Haithem Goddi cofondateur de MCOM

Entretien :

Beaucoup de PME souhaitent créer une application mobile, mais peinent à franchir le cap. Quelles sont, selon vous, les principales barrières à l’entrée aujourd’hui ?

Haythem Goddi - MCOMEffectivement, de nombreuses PME aimeraient passer au mobile, mais plusieurs obstacles freinent leur décision. Le premier, c’est le coût : faire appel à une agence de développement classique reste onéreux. Ensuite, il y a la complexité technique. Créer une application — et surtout en assurer la maintenance — demande des compétences que les petites structures n’ont généralement pas en interne.  S’ajoute à cela une forme de crainte: peur de ne pas maîtriser l’outil, d’avoir un retour sur investissement insuffisant, ou simplement de manquer de temps pour piloter un projet digital.

Chez MCOM, nous avons justement conçu notre solution pour lever ces freins. Nous proposons une application mobile clé en main, générée automatiquement à partir du site web existant, sans aucune compétence technique requise, déployée en quelques jours, et avec un abonnement mensuel accessible. C’est cette combinaison qui permet aux PME de se lancer sereinement dans le m-commerce.

En quoi votre solution se distingue-t-elle des plateformes existantes comme Shopify ou les app-builders no-code ?

La grande différence de MCOM, c’est son positionnement résolument mobile-first. Là où Shopify reste centré sur le web, et où les app-builders no-code proposent souvent des solutions génériques, nous avons pensé MCOM exclusivement pour le smartphone, qui est aujourd’hui le canal dominant du e-commerce, en particulier en Afrique et dans les marchés émergents.

Notre app offre une expérience fluide et native, avec des fonctionnalités avancées conçues dès le départ pour le mobile :  notifications push intelligentes pour relancer les clients, commandes en un clic, Navigation rapide, connexion simplifiée via Facebook, Google ou OTP et surtout, une intégration complète avec les spécificités e-commerce locales : passerelles de paiement, modes de livraison, zones géographiques, etc.

« Le mobile n’est plus une option, c’est devenu un levier stratégique pour les PME. »

L’autre plus et qui n’est pas des moins importants est l’accompagnement humain. Contrairement aux plateformes no-code où l’utilisateur est livré à lui-même, chez MCOM, nous assurons un onboarding personnalisé, avec un support réactif et local. C’est un facteur de confiance très fort pour nos clients. MCOM n’est donc pas un simple générateur d’applications, c’est une solution de m-commerce sur-mesure, pensée pour les réalités du terrain.

Votre technologie permet-elle à des commerçants non-tech de créer eux-mêmes une application mobile ? À quoi ressemble concrètement le processus ?

C’est justement notre promesse : rendre l’application mobile accessible à tous, même sans aucune compétence technique. Restaurateurs, artisans, commerçants ou petites marques peuvent disposer de leur propre app mobile professionnelle sans effort.  Le processus est fluide : le commerçant connecte simplement son site web (souvent sous Woo Commerce, PrestaShop ou Shopify) à notre plateforme.

En moins de 24 heures, nous générons automatiquement une application mobile native, synchronisée avec son site (produits, stock, commandes, etc.).  Nous prenons aussi en charge la publication sur les stores (Google Play, Apple Store, Huawei AppGallery), qui reste souvent un casse-tête pour les non-initiés.  Une fois l’application lancée, l’utilisateur dispose d’un tableau de bord simple pour :  envoyer des notifications push, gérer ses promotions et visuels, suivre ses statistiques, personnaliser certaines fonctionnalités.

Le tout sans écrire une seule ligne de code. Nous avons transformé un processus complexe en une expérience fluide et rapide, pour que chacun puisse profiter du mobile.

« Nous avons transformé un processus complexe en une expérience fluide et rapide. »

 

Le mobile est-il devenu incontournable pour les petits e-commerçants ? Avez-vous des données qui le prouvent ?

Absolument. L’application mobile est devenue un levier stratégique pour les petits e-commerçants. Voici quelques chiffres clés :  Dans les pays émergents, plus de 70 % du trafic e-commerce provient du mobile.  Les applications mobiles convertissent 3 fois plus que les sites web mobiles (13 % contre 4 %).  Un utilisateur d’application mobile dépense en moyenne 60 % de plus qu’un client sur site web.  Le taux de réachat est nettement supérieur via app, et les abandons de panier diminuent de 67 %.  Enfin, 30 % des clients via app achètent plus fréquemment.

Chez MCOM, ces chiffres se vérifient : pour certains clients, l’app mobile représente jusqu’à 40 % de leur chiffre d’affaires total. En plus des ventes, elle permet une relation directe avec le client, sans passer par les algorithmes des réseaux sociaux. C’est un outil de fidélisation et de croissance continue.  En 2025, un e-commerçant qui n’est pas présent sur mobile rate une part essentielle de son marché.

Comment vous positionnez-vous en termes de prix par rapport aux autres acteurs du marché ?

Nous avons opté pour un modèle d’abonnement mensuel à partir de 29 $, sans frais initiaux ni engagement long terme. C’est un choix assumé pour permettre aux petites structures de tester facilement le mobile, à moindre risque. C’est très compétitif si on compare aux agences classiques, où les coûts peuvent aller de 3 000 à 15 000 euros, avec en plus des frais de maintenance.

« Une app mobile génère jusqu’à 40 % du chiffre d’affaires chez certains commerçants. »

 

Notre abonnement inclut :  le développement de l’app, la publication sur les stores, la synchronisation avec le site web, les mises à jour régulières, et un accompagnement humain au démarrage.  Nous voulons démocratiser l’accès aux applications mobiles, sans mauvaises surprises côté budget.

Quels sont vos objectifs pour les 12 prochains mois ? Une levée de fonds est-elle prévue ?

Oui, une levée de fonds est en préparation. Les 12 mois à venir seront consacrés à l’accélération continentale, avec trois zones prioritaires :  l’Afrique du Nord (Tunisie, Maroc, Algérie), l’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin), l’Afrique de l’Est (où nous avons déjà lancé HarakaTeck au Kenya).

Les fonds levés serviront à intégrer davantage d’IA dans la plateforme (recommandations produits, assistant marketing, automatisation), recruter des talents (tech, commercial, support local), déployer des campagnes marketing locales, et établir des partenariats stratégiques avec incubateurs, fintechs ou opérateurs télécom. Notre ambition : devenir le leader africain du m-commerce pour les PME, en rendant le mobile simple, rapide et accessible.

« MCOM rend l’application mobile accessible à tous, sans code, sans stress. »

 

Quel conseil donneriez-vous à un jeune entrepreneur qui souhaite se lancer dans un secteur aussi concurrentiel ?

D’abord, ne commencez pas par construire votre solution. Commencez par écouter vos futurs clients. Trop de fondateurs développent des produits brillants techniquement, mais mal ancrés dans la réalité.

Parlez à vos utilisateurs, comprenez leurs besoins, leurs contraintes. Puis lancez vite une première version, même imparfaite, mais utile. Ce sont les retours terrain qui guideront les bonnes décisions.

« Écoutez vos utilisateurs avant de construire votre solution : c’est la clé du succès. »

 

Dans un secteur concurrentiel comme le nôtre, l’agilité est un avantage décisif. Vous n’êtes pas obligé d’être le plus gros, mais vous pouvez être le plus proche de vos clients, le plus rapide à réagir.

Et surtout, ne restez pas seul. Le bon associé, le bon mentor ou le bon partenaire peut vous faire gagner des mois, voire des années et plus que tout, entourez vous intelligemment.

Entretien conduit par Amel Belhadj Ali

Chiffres

  • 70 % — Du trafic e-commerce en Afrique provient du mobile.
  • 3x plus — Le taux de conversion d’une app mobile comparé à un site web mobile.
  • 40 % — Part du chiffre d’affaires générée via app mobile chez certains clients MCOM.
  • 29 $ — Prix d’entrée mensuel pour une application mobile via MCOM.
  • -67 % — Réduction des abandons de panier grâce aux apps mobiles.