Dans la continuité de ses réflexions, recherches et études sur la présence de la communauté sicilienne en Tunisie, l’écrivain, essayiste et universitaire Alfonso Campisi qui vient de signer un tout récent opus, a présenté hier après-midi “Paroles et Images d’une Histoire ‘ ‘Mineure‘ ‘ : l’émigration sicilienne en Tunisie entre le XIXème et le XXème siècle » publié aux Editions Arabesques 2024.

Co-écrit avec l’universitaire, poète et traducteur italien Flaviano Pisanelli, ce livre (rédigé en français et italien) donne la parole notamment à des femmes et hommes qui ont vécu en parfaite harmonie avec la population tunisienne et qui après avoir quitté la Tunisie, ont eu une certaine difficulté à composer et à élaborer une identité par rapport à leur terre d’origine d’où ce sentiment d’appartenance et d’étrangeté par rapport à la patrie familiale, tel qu’évoqué dans l’ouvrage.

A travers une série de narrations et de portraits de personnages, l’auteur révèle une variété de professions et de métiers exercés par les siciliens aussi bien dans la pêche, la maçonnerie, l’artisanat, la couture, mais aussi dans l’administration politique et financière, dans l’architecture, la garde de phares…et la pharmacie relevant sur ce point que Lucia Campisi était la première femme pharmacienne en Tunisie, précisément à Beb Souika en 1903.
Pour retracer les sentiments, les conditions de vie, les rêves et les difficultés des siciliens de Tunisie de l’entre deux siècles, il donne la parole aux “représentants” de cette migration massive afin d’enrichir les points de vue sur les mouvements migratoires, la portée et la nature des échanges interculturels au sein de l’aire méditerranéenne d’hier et d’aujourd’hui.
Entre documentation et trame narrative, le livre illustré à la fin par des photos en noir et blanc, se veut avant tout « un hommage à la mémoire » mentionne Alfonso Campisi qui a découvert sa nouvelle patrie le 31 mars 2006 où l’intense odeur du pain dans une boulangerie au Bardo fut le premier véritable contact avec les Tunisiens et de toute une “orgie de vibrations, de sons, de couleurs, de lumières” pour vivre désormais dans cette terre tunisienne “le lieu de son âme”.


