Les éleveurs de bétails à Nabeul font face à plusieurs difficultés liées à l’absence de fourrages verts et la hausse des prix des aliments composés. Ils vivent un dilemme entre la préservation de leur cheptel ou la vente de leurs moutons à un prix qui ne couvre pas les coûts de productions toujours en hausse.

Ces éleveurs qui revendiquent l’augmentation de la part de la région en son, orge et aliments subventionnés, ont critiqué la généralisation du monopole, l’absence d’aliments subventionnés ” présents seulement sur le marché noir et à des prix excessifs “, disent-ils.

Meftah Ben Saad éleveur à Menzel Horr (délégation de Menzel Temime) évoque un calvaire au quotidien pour offrir de quoi manger à son cheptel en raison de la commercialisation des aliments pour bétail sur le marché parallèle.

Le prix de la botte de foin est passé de 7 dinars à 25 dinars, a-t-il dit, à l’Agence TAP, affirmant qu’à l’instar d’autres éleveurs, il compte se débarrasser de ce qui reste de son cheptel en raison de son incapacité à subvenir à ses besoins.

D’après le président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche du Cap bon Imed El Bey, le gouvernorat de Nabeul n’obtient que 25% de ses besoins en orge subventionné et 45% seulement de ses besoins en son. Il a affirmé que la production locale d’agneaux ne couvre que 40% des besoins de la région durant aid Al-idha (Fête de sacrifice).

De son coté, Anis Kharbech, président de l’UTAP à Menzel Temime affirme, que le prix du son varie entre 50 et 55 dinars, appelant à mettre fin aux activités de fraude et de monopole dans le secteur et à la hausse de prix, laquelle risque d’avoir un impact sur les prix du mouton pendant aid (prévu fin juin).

A cet égard, le coût d’un kg de viande d’agneau atteint les 30 dinars et le prix du mouton de sacrifice de moins de 20 kg, sera de l’ordre de 700 dinars, selon ses propos.

Le cheptel disponible ne couvre que 80% des besoins, a-t-il affirmé, appelant à organiser des marchés de producteur au consommateur, de manière à permettre aux éleveurs d’offrir des moutons à un prix couvrant les coûts de production tout en leur garantissant une marge bénéficiaire de pas plus de 10%.