“La Tunisie importe presque 50% de ses besoins en produits céréaliers, un taux susceptible d’atteindre 75% dans les prochaines années, avec la poursuite de la détérioration des conditions climatiques”, explique l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), dans une note publiée mercredi 20 avril 2022 sur la filière de céréales.

L’Observatoire souligne que les importations des céréales montrent une tendance haussière expliquée par la hausse des prix, l’accroissement de la demande des produits céréaliers et la régression du rendement des cultures céréalières.

Il note que la Tunisie est classée 120 mondialement sur un total de 191 pays en matière de rendement des cultures céréalières. Le faible rendement des céréales est lié aux conditions climatiques, à la qualité des terres, aux intrants et aux pratiques agricoles.

Toutefois, l’ONAGRI estime que l’augmentation de la production nationale de céréales est possible si les besoins en engrais sont assurés à des prix abordables. “Avec les circonstances mondiales actuelles, dans un contexte de pénurie mondiale d’approvisionnement en engrais, la flambée des prix de l’énergie a réduit la production dans de nombreux pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord et a causé l’augmentation des prix des engrais”, rappelle l’Onagri.

Par ailleurs, il estime indispensable d’investir dans le domaine de la recherche pour l’identification des variétés résistantes à la sécheresse et accroître l’utilisation des semences sélectionnées.

L’Observatoire recommande, aussi, de développer un programme conjoint pour l’amélioration du rendement céréalier intégrant l’amélioration variétale, la vulgarisation de bonnes pratiques pour les paquets techniques.

Il conseille, en outre, d’améliorer l’accès au financement pour les petits agriculteurs et de renforcer la réserve stratégique pour atténuer les risques d’approvisionnement en temps de crise, ainsi que de renforcer le soutien aux petits céréaliculteurs par des aides aux intrants pour diminuer le coût de production (semences, engrais, pesticides).

Il est à rappeler que la céréaliculture joue un rôle considérable sur le plan économique, avec une part estimée à 13% dans la valeur ajoutée agricole, et une contribution de 1,44% au PIB.

Cette culture représentait 42% de la superficie agricole utile, soit 27% du total des exploitations agricoles en 2019.