Le secteur du conditionnement de l’huile végétale subventionnée en Tunisie se caractérise par peu de de clarté au niveau de l’approvisionnement et la rareté de cette denrée dans les marchés au moment où les voix de certaines professionnels se sont élevées pour dénoncer une annulation probable de la subvention alors que l’Office National de l’Huile s’apprête à injecter des quantités de ce produit sur les marchés.

Le pays importe en moyenne mensuelle 14500 tonnes de l’huile végétale ou de l’huile de soja en moyenne qui sont conditionnées par 43 unités privées puis injecté dans les marchés et vendu au consommateur à des prix subventionnés par l’Etat.

D’après le président de la chambre nationale des conditionneurs de l’huile relevant de l’UTICA, Mokhtar Ben Achour, il importe à l’Etat de sauver le plus tôt possible, le secteur et les postes d’emplois qu’il offre mais aussi de clarifier ses intentions en ce qui concerne la subvention de l’huile végétale.

L’huile végétale compte parmi les matières subventionnées par l’Etat à travers la caisse nationale de la subvention et ce a hauteur de 1,500 dinar par litre et est vendue au consommateur tunisien à 0,900 dinar/ litre.

Sur les étals de marché, une grande liste d’huiles végétales (non-subventionnées), est proposée à un prix de plus de 4 dinars le litre, sous des marques commerciales différentes alors que l’huile végétale subventionnée est conditionnée dans des bouteilles en verre et initialement destinée aux couches sociales à faible revenu.

La Chambre nationale des conditionneurs de l’huile avait déjà lancé un appel à fournir l’huile végétale aux industriels.

Ben Achour a a cet égard, précisé dans une déclaration à l’agence TAP que ” le marché tunisien est en manque d’approvisionnement de cette denrée en raison notamment, du retard dans l’importation.

Il a affirmé qu’il n’a aucun type de monopole de cette matière au niveau des unités de conditionnement, les “quantités réceptionnées par les usines en quotas ont été entièrement transformées et mises sur le marché”, selon ses propos.

Le responsable a évoqué la convention signée par la chambre et l’Office de l’huile sur l’importation d’un quota mensuel aux alentours de 14 mille 500 tonnes d’huile de soja orienté vers les unités de conditionnement avant sa distribution aux commerçants.

Le secteur connaît plusieurs difficultés entraînant le recours au stock stratégique qui couvre le conditionnement de deux mois, en raison du retard dans l’importation.
Ben Achour a signalé que le secteur du conditionnement de l’huile végétale a connu au cours des ces derniers mois, à cinq reprises, des ruptures au niveau de l’approvisionnement et que l’absence de stock stratégique a poussé le consommateur à acquérir une variété de l’huile végétale non-subventionnée à 5 dinars le litre.

Les unités du conditionnement de l’huile végétale sont en difficulté depuis des mois, ce qui a ramené leurs dirigeants à se contenter de travailler deux semaines seulement par mois, sachant que le secteur compte 43 unités de conditionnement employant 9 mille emplois directs et indirects.

Les professionnels du secteur ont observé récemment un sit-in devant le siège du ministère du commerce pour revendiquer le redressement du secteur, a-t-il dit, rappelant que des promesses ont été présentées par les autorités concernant l’approvisionnement des unités de conditionnement.

A cet égard, l’Office de l’huile compte injecter sur le marché 15 mille tonnes d’huile dont 6 mille tonnes seront distribuées fin d’août 2021 et 9 mille tonnes en septembre prochain.

Après une rupture de deux semaines l’office a repris mercredi 28 juillet 2021, les opérations de vente de l’huile végétale subventionnée, à travers l’injection de 9 mille tonnes.

L’Organisation tunisienne de l’information du consommateur affirme, que la Tunisie produit près de 165 mille tonnes de l’huile subventionnée avec un excédent allant jusqu’à 15 mille tonnes et que l’huile subventionnée est destinée aux usines alors que le consommateur est privé de cette denrée alimentaire essentiel.