Le président de la République Kais Saied qui critiqué le non respect des aspects juridiques dans la révocation de Imed Boukhris, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC).

Lundi 7 juin 2021, la présidence du gouvernement a démis Boukhris de ses fonctions et annoncé son remplacement par Imed Ben Taleb.

Pour le président de la République, qui a reçu le président de l’INLUCC sortant peu après son limogeage, cet éloignement était prévisible du moment où il a soulevé certains faits de corruption et présenté des éléments de preuves concernant, notamment, ceux dont la prestation de serment a été refusée, en allusion aux ministres nommés lors du dernier remaniement ministériel.

Des documents confirment que ces personnes sont impliquées dans des faits de corruption même si certaines affaires n’ont pas encore été portées devant la justice, a-t-il affirmé.

” Ils luttent contre ceux qui combattent la corruption, de quelle lutte parlent-ils ? “, s’est-il interrogé, avant d’ajouter que la corruption ne s’affronte pas avec les mécanismes qu’ils ont eux-mêmes mis en place pour dissimuler certains dossiers.

L’organisation I Watch a critiqué la nomination ” suspecte ” de Imed Ben Taleb, rappelant avoir intenté un procès contre lui en 2020 pour ” atteinte à l’administration publique, violation de la réglementation et dissimulation des violations”.

L’organisation accuse le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, de choisir des personnes suspectes à des postes délicats dans le but de servir ses propres intérêts ou ceux d’autres parties.

Magistrat de 3ème degré, Imed Ben Taleb a occupé plusieurs postes au Tribunal de première instance de Tunis et au Tribunal foncier. Il a occupé le poste de premier juge d’instruction pendant 3 ans au Pôle judiciaire économique et financier.

Depuis janvier 2018, Imed Ben Taleb assure la présidence de la Commission de confiscation.