Voilà un programme d’appui à la démarche impactante pour l’entreprise qui se lance à l’export. Son cryptique gagnant consiste à faciliter, assister, accompagner. Suivez donc la bonne étoile du programme “Insadder“.

Sur les dix dernières années, l’export a sous-performé dans le pays. C’est d’autant plus contraignant que le cours du dinar dégringolait, favorisant “l’effet prix“. Quoiqu’il en soit, se donner de nouvelles frontières demeure, en toutes circonstances, un défi à relever. Cependant, garder à l’esprit qu’exporter est un véritable métier et ne s’improvise pas au petit bonheur la chance.

Et justement le programme Insadder se positionne sur cette problématique. Il s’adresse aux PME dotées de potentiel prometteur et dépourvues de moyens. Un projet pilote financé par l’UE pour une enveloppe de 7,25 millions d’euros, soit la contre-valeur de 25 millions de dinars tunisiens et mis en œuvre par la BERD. Et le CEPEX se joint à l’initiative de sa mise en service.

Insadder, le coup d’envoi

Mardi 1er juin à Tunis, on a donné le coup d’envoi au programme Insadder. Conjugué au présent de la voie active, Insadder devient un cri de guerre et un signe d’émancipation pour l’entreprise qui se décide à prendre le large et devenir acteur global.

Cependant, tel que le rappellera Marcus Coronaro, ambassadeur de l’UE, exporter n’est pas sans risque, d’où l’intérêt de la prise en mains par la BERD. Et malgré tout de rappeler « Ne craignez pas les défis et cherchez l’aventure ».

Antoine Sallé de chou, directeur représentant de la BERD à Tunis, présent à la cérémonie d’inauguration, rappellera que la banque jouait le rôle de tiers de confiance compte tenu de sa large expérience mondiale.

Nadia Petkova, directrice BERD du bureau de Londres, en duplex de la City, qui chapeaute des programmes similaires dans 30 pays allant du Maroc au Kazakhstan, insistait sur leur résonance mondiale. Elle employait une formule magique « We invest in changing lives ».

En effet, et tel que le soulignera Antoine Sallé de Chou, prendre pied sur le marché mondial induit une nouvelle trajectoire de croissance pour l’entreprise. Et c’est bien ce qu’a confirmé Chiheb Ben Ahmed, PDG du Cepex, au vu des résultats bénéfiques du FAMEX et Tasdir+, deux projets de conception nationale.

D’ailleurs, quand Marco Stella, chef de la délégation économique de l’UE, a décliné les composantes du programme Insadder, on y retrouvait une similitude avec le Programme de développement des exportations (PDE) du Cepex.

Anis Fahem, responsable du programme Insadder à la BERD, donnant le ton à cette initiative, a étrenné publiquement son slogan « Donnez le cap à vos exportations ». Il insiste bien sur la portée du programme, rappelant qu’il est impactant pour l’entreprise.

Simple à annoncer, difficile à réaliser

Dans l’euphorie du lancement, Anis Fahem affirme que ce programme est facile à annoncer mais que sa réalisation est laborieuse. Insadder procure l’appoint de professionnalisme qui manque aux entreprises qui souhaitent prendre pied sur le marché international. Le déficit de culture de l’export est pris en mains à travers des missions de conseil et d’assistance par une équipe sur le terrain (A team on the ground), de formation des RH assurée par des experts avec une expérience confirmée de l’export et du marché convoité. Ainsi que de financement. Insadder, à titre d’exemple, co-finance avec l’entreprise toutes les certifications requises.

Avec le lancement du programme, les candidatures sont ouvertes et les opérations sur terrain vont débuter.

Nous regrettons toutefois qu’il n’y ait pas eu concertation avec le Cepex lequel se prévaut d’une bonne réussite avec le plan Famex. L’un des experts étrangers qui a collaboré à ce programme avait relevé l’efficacité de ses interventions en soutenant que chaque dinar investi générait 10 dinars d’export supplémentaire. Nous pensons qu’un attelage entre la BERD, l’UE et le Cepex pourrait se faire en cours de route.