La noix de cajou serait-elle en passe de devenir le nouvel « or gris » de l’Afrique ? Ces dix dernières années, le précieux fruit sec a enregistré une forte progression de sa production. A tel point que le continent s’est installé à la première position dans le classement des zones exportatrices. Reste maintenant à optimiser le secteur de la transformation pour tirer toute la quintessence et les bénéfices financiers du produit.

L’histoire d’amour entre l’Afrique et l’industrie de la noix de cajou n’en est encore qu’à ses balbutiements. Déjà, les spécialistes attirent l’attention des différents pays producteurs sur le potentiel énorme qu’offre ce segment. Dans son rapport « Coup d’œil sur les produits de base : numéro spécial sur les noix de cajou », la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) précise que moins de 15 % de la récolte du continent est actuellement décortiquée dans les nations productrices.

L’Afrique première productrice mondiale

A l’heure actuelle, la majorité de la production africaine est exportée sous forme brute vers l’Asie qui traite 85 % de l’offre mondiale. Parmi les nations phares, on retrouve l’Inde et le Vietnam. Bien que légèrement en retrait, l’Europe et l’Amérique du Nord restent devant l’Afrique en matière de valeur ajoutée.

Pour la CNUCED, la perte sèche est assez conséquente : « En 2018, par exemple, le prix à l’exportation des noix de cajou de l’Inde vers l’Union européenne (UE) était environ 3,5 fois plus élevé que celui payé aux producteurs ivoiriens de noix de cajou soit une différence de prix de 250 %. Et après une deuxième étape de transformation dans l’UE, le prix des noix de cajou était environ 2,5 fois plus élevé que lorsqu’elles étaient exportées depuis l’Inde soit environ 8,5 fois plus qu’à la sortie de la ferme en Côte d’Ivoire ».

Un manque au niveau de la transformation

Quand on sait que la production africaine représente actuellement plus de 50 % de la récolte mondiale, il semble inévitable que des investissements soient priorisés dans le segment de la transformation. Pour parvenir au développement de la branche, la mise en place d’un environnement des affaires offrant de faibles coûts d’opération et permettant d’accéder facilement aux marchés d’exportation serait une des clés de la réussite.

D’autant que les transformateurs locaux sont en mesure de respecter aux normes de qualité et de sécurité alimentaires de plus en plus strictes sur les marchés mondiaux. Ils pourraient ainsi profiter de la demande croissante en produits biologiques qui, dans l’UE, par exemple, a augmenté de 121 % entre 2009 et 2019.

Pour mémoire, la production continentale représente 2,1 millions de tonnes de noix de cajou en 2020, assurée par environ 3 millions de petits exploitants agricoles.

Source:destimed.fr