L’amélioration du climat des affaires et l’impulsion de l’initiative privée sont parmi les priorités que le gouvernement s’attache à concrétiser au cours de l’année actuelle, a souligné le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, relevant que la libération de l’économie nationale, des entraves et lourdeurs législatives et réglementaires dont elle souffre est susceptible de relancer toutes les initiatives qui créent la richesse et impulsent l’investissement.

Dans une déclaration prononcée mardi, au cours d’une séance plénière au parlement consacrée à l’octroi de la confiance aux membres du gouvernement proposés dans le cadre du remaniement ministériel, Mechichi a affirmé que son gouvernement œuvrera au cours du premier semestre de l’année 2021, à annuler et réviser la majeure partie des autorisations et obstacles pour toutes les activités économiques comme il s’efforcera à faciliter l’accès à l’arsenal des avantages financiers et fiscaux, surtout à travers la réduction du taux d’autofinancement exigé pour bénéficier de ces avantages, en vue d’encourager les investisseurs et surtout les jeunes à créer la richesse et à compter sur eux-mêmes, tout en stimulant leur initiative privée.

Le chef du gouvernement a fait savoir que l’exécutif dispose d’une vision stratégique claire pour la réforme et le nécessaire changement du modèle de développement, pour mettre le pays sur la bonne voie en créant une vraie richesse à la faveur de l’ouverture des jeunes tunisiens sur le monde et le progrès technologique et numérique, ajoutant “nous croyons fort qu’il est impossible de former une nouvelle économie avec des mécanismes et des anciens outils, pour cela nous comptons beaucoup sur le développement des secteurs prometteurs et la préservation de nos acquis et expériences dans les autres secteurs”.

Il a déclaré que la vision de développement devrait se concrétiser en premier lieu dans le domaine numérique et ses différents segments, en ce sens que le monde des nouvelles technologies devient le socle fondamental pour la réalisation du développement économique et social, ainsi que la création des postes d’emplois.

Il a indiqué que le gouvernement continue à œuvrer à l’exécution du plan national stratégique ” Tunisie numérique ” en tant que fondement du processus de développement et un mécanisme efficace pour la bonne gestion des crises. A preuve, la numérisation a contribué amplement à trouver en un temps record des solutions pour assurer la continuité des prestations des services publics au cours de la propagation du COVID-19.

Ce gouvernement, a-t-il affirmé, travaille selon une approche participative avec les différents acteurs dans le domaine de la numérisation soit dans le secteur public ou privé ainsi qu’avec la société civile, en vue de mettre en œuvre une stratégie nationale de transition numérique 2021-2025, visant essentiellement à améliorer la contribution du secteur technologique au PIB (4,3% en 2019), pour atteindre 6% à la fin de 2025, sans oublier l’amélioration de la valeur ajoutée pour l’ensemble des activités commercialisées.

En plus, la transition énergétique représente, selon le chef du gouvernement, un fondement essentiel de la nouvelle économie et constitue un facteur de base pour développement durable, le progrès économique et social ainsi que pour la protection environnementale.

Mechichi a fait valoir que l’investissement dans des projets de production de l’électricité à partir des énergies renouvelables programmés au cours des trois prochaines années, serait l’une des solutions pour la relance efficiente et effective de l’économie nationale.

Cela permettra de retrouver l’indépendance énergétique du pays, surtout à travers l’augmentation du taux des énergies renouvelables dans la production d’électricité à 30% et de réduire la demande en énergie de 30% à l’horizon de 2030.

Concernant le secteur agricole, le responsable a affirmé la nécessité de son développement et le démantèlement des entraves qui font obstacle à son développement, à travers une bonne gouvernance des filières agricoles, le renforcement de leur compétitivité sur les marchés locaux et internationaux, la valorisation de leurs produits et l’amélioration du climat d’investissement, ainsi que leur modernisation à travers la facilitation de l’acquisition des nouvelles technologies, outre le renforcement de l’organisation professionnelle des agriculteurs de manière à augmenter leurs capacités d’investissement et de production et à améliorer leur niveau de vie.

D’après lui, la prochaine étape requiert plus que jamais, le lancement du processus de réformes dans le secteur public et les établissements publics avec pour objectif d’améliorer la qualité des services publics, en ce sens que l’équipement public doit être au service du citoyen et un outil de facilitation et non pas de complication à l’effet de l’accélération et non pas de blocage.

IL a souligné qu’étant parfaitement conscient des opportunités perdues en raison du manque d’audace dans la réforme de l’administration et la prise de mesures qui n’ont fait qu’approfondir la crise en son sein et effacer toute esprit d’initiative parmi ses compétences, le gouvernement va résoudre les problèmes réels de l’administration par le renforcement de la numérisation et l’annulation des procédures bureaucratiques, en vue de réduire le taux des documents de 80% du volume global des documents demandés par l’administration à fin 2021.

Mechichi a fait valoir qu’il n’est pas possible de retarder davantage l’examen de la situation des établissements et des entreprises publics dont la réforme et la révision de leur gouvernance deviennent parmi les priorités d’urgence et des lignes rouges n’existent pas dans ce domaine. Il a souligné qu’une opération de réforme sera entamée , en tenant compte de la situation de chaque entreprise et de chaque établissement, avec la participation des organisations nationales, en premier lieu l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), selon les mécanismes d’un dialogue constructif et responsable.

Il a indiqué que cette réforme permettra d’alléger les charges des entreprises publiques sur le budget de l’Etat. A cet effet, a-t-il dit, une agence en charge de ces entreprises et de la révision de leur gouvernance et de leur gestion sera créée.

Il s’agit également de renforcer le suivi de leurs indicateurs et d’orienter les interventions en leur faveur afin qu’elles retrouvent leur rôle stratégique dans le soutien aux efforts de l’Etat et la consolidation de l’économie nationale, conformément aux principes de la bonne gouvernance, de la valeur ajoutée et la création de richesses.

Mechichi a encore souligné que le gouvernement s’attellera, au cours de la prochaine étape, à la rationalisation du système de la subvention et son orientation vers ses ayants droit dans le cadre d’une politique sociale basée sur l’équité et l’amélioration du pouvoir d’achat du Tunisien.

Et d’ajouter: ” la fin du deuxième semestre de cette année sera marquée par le passage du système de subvention des produits à celui de la consolidation des revenus. Cette réforme permettra de faire régresser la moyenne du taux de pauvreté d’environ 25%. Par ailleurs, la révision du système de subvention permettra d’éradiquer les phénomènes de la contrebande, de l’utilisation des produits subventionnés à d’autres fins que celles auxquelles ils sont réservés, en plus d’éviter le gaspillage.

Il a fait savoir que les efforts d’inclusion des personnes qui n’ont pas de comptes bancaires ou ne bénéficient pas de services bancaires se poursuivent afin de les inclure dans le système financier et ce, en partenariat avec la banque centrale de Tunisie (BCT).

Cette opération permettra d’améliorer leurs conditions de vie. L’accent, a fait remarquer le chef du gouvernement, est également mis la réalisation de l’inclusion numérique à travers la modernisation de l’infrastructure de base, la généralisation des services de l’internet à haut débit dans les différents régions, moyennant l’offre de différentes incitations afin d’inciter les Tunisiens et les Tunisiennes a adhérer au système des services financiers et ceux du paiement électronique.