Voilà un filon inépuisable. L’exploitation de la Data est une passerelle vers la digitalisation du business. C’est la clé pour un perpétuel renouveau de l’activité de l’entreprise. Cet avantage comparatif récurrent n’est-ce pas un levier concurrentiel sans pareil ?

Nous voilà désormais à l’ère de la Big Data. Son exploitation en entreprise est un coup de barre décisif en direction de la digitalisation du business. Les prospectivistes soutiennent que 2/3 de la croissance du futur proche viendront du numérique. Rien d’étonnant à ce que ce soit là l’étincelle initiatique sur la voie d’une performance perpétuelle pour l’entreprise.

“Exploitez vos données comme un trésor“, ont dit les experts insistant pour rappeler que la Data appelle la data et qu’il s’agit donc d’une dynamique auto-entretenue. Et cela vaut pour les entreprises de toutes tailles, tous secteurs confondus. Il ne faut pas se laisser impressionner par le labyrinthe du data. Ce n’est pas un casse-tête car c’est un service qu’on peut sous-traiter.

Ce sont là les principaux éléments du webinaire organisé mardi 24 courant par la CTFCI sous le thème : « Data, un moteur de croissance inévitable ». Fadhel Kraiem, ministre des Technologies de la communication et de la Transition numérique, en était l’invité d’honneur.

Pour l’occasion, Habib Gaied, directeur exécutif de la Chambre de la Chambre, et Ombeline Allant, responsable de la cellule Com’ au sein de la Chambre, ont convié un panel composé d’experts IT et de chefs d’entreprise de France et de Tunisie.

Cette initiative de la CTFCI rallume le débat quant à l’attractivité du site national auprès des investisseurs français. Et la démonstration du potentiel national en matière de basculement vers le numérique est d’un bon effet d’appel.

Tunisie, “Terre du Numérique“

Fadhel Kraiem s’est prêté de bonne grâce aux questions et aux diverses relances de Oussama Messaoud, CEO de Datavora, modérateur du webinaire, ainsi que des panélistes. Lui aussi se savait observé et son intervention avait valeur de promotion pour le site tunisien.

Il est revenu sur la vision du plan numérique national baptisé “Tunisie Digitale“. Ce plan est cohérent et conséquent, cependant sa mise en œuvre tarde à se réaliser. L’instabilité politique, essentiellement, est passée par-là. Du travail a été accompli, mais tout en demi-mesure. L’e-Gov est là, sans être achevé. Pareil pour l’e-learning, l’identifiant unique, de même que l’e-santé.

Cependant, on retient que l’écosystème est en place grâce aux étapes décisives qu’a représentées le projet SMART Tunisie, en partenariat, faut-il le rappeler, avec la France. De même que Start Up Act, ce cadre de travail dédié à l’innovation.

A l’heure actuelle, le pays peut se prévaloir de l’existence d’un écosystème propice à l’innovation. La digitalisation, on y est. L’ennui est qu’à nous hâter lentement on n’en touche pas le meilleur c’est-à-dire la rupture technologique. On perd du temps mais on ne cède pas du terrain. Voilà qu’un coup de pouce miraculeux est venu de la crise de la Covid-19 qui a donné un coup de fouet à l’ensemble.

Le mal est cerné : c’est le mauvais paradigme de gouvernance. Le changer et le tour sera joué. Toutefois, cette procrastination en matière de réforme de la gouvernance ne prive pas le pays de certains atouts éprouvés sur terrain. On peut transporteur du volume de données à grande vitesse. Le business du data est par conséquent viable. Et par-dessus tout, la cybersécurité est assurée. Cela rassure les entreprises car elles-mêmes, leurs clients et leurs fournisseurs sont couverts.

L’état de l’art

Les chiffres sont parlants d’eux-mêmes. De même que le rappellera Ahmed Azzabi, PDG de Vocalcom Afrique. La Data à la date d’aujourd’hui, en termes de flux, c’est 684 Terraoctets par jour. On ne sait pas représenter ce chiffre matériellement. Mais songez donc que pour visionner les vidéos qui sont injectées chaque jour sur youtube, il faudrait 84 ans.

Voilà que la data a succédé à la vague internet. Et en chiffre d’affaires, rappelle-t-il, c’est tout aussi fulgurant. En 2017, ce montant était de 57 milliards de dollars US. En 2020, il est estimé à 210 milliards de dollars. Impressionnant !

A l’heure actuelle, l’industrie, la finance et la banque de détail ont sauté le pas pour le basculement vers la Big Data. Et la bonne nouvelle pour la Tunisie qui est reconnue pour l’ingéniosité de ses IT-Men, c’est que les entreprises européennes considèrent que 54% de leurs difficultés de croissance proviennent du manque d’ingénieurs.

Pour sa part Abdelhalim Rafrafi, PDG de “Data2Innov“, démontera dans le détail le circuit de séquencement de collecte, de structuration, d’analyse et d’exploitation de la Data. Il le compare à un processus de raffinage. Cette approche est validée par Kaïs M’rabet qui pilote le chantier de la Data à la BIAT.

Riadh Ben Ayed, DAF de Misfat Group, avec une présence à l’international, confirme les retombées bénéfiques de la Data laquelle concerne tous les compartiments de la gestion de l’entreprise. Cela est vrai de la maintenance. Les alertes sont envoyées quant à la surcharge et l’éventuelle panne sur tous les équipements lesquels dialoguent entre eux et préviennent d’avance. De la sorte, les réparations peuvent être programmées en dehors des heures de travail sans provoquer d’arrêt de production.

Par ailleurs, en matière marketing, le data renseigne sur la manière dont le client utilise le produit et ce qu’il en pense. L’expérience de HLi, qui pilote des chantiers Data pour les banques européennes, abonde dans le même sens comme les confirment les témoignages de Adeline Loizon V/P de HLi.

L’automatisation de la décision de crédit dans les banques a augmenté les flux d’accord de prés d’un tiers par rapport au traitement individuel des dossiers sans dégrader le risque. De plus, à chaque étape de la vie du client de la banque, les produits adéquats sont proposés et la relance est assurée.

Le message promotionnel

L’écosystème technologique national permet la domestication professionnelle de la Big Data. Le message des panélistes aux chefs d’entreprise est le suivant : “c’est vous qui guidez la Data avec notre concours. A l’heure actuelle, ce sont les hommes qui injectent les chiffres dans les ordinateurs. Demain les ordinateurs s’auto-serviront. Et nous savons les accompagner dans ce processus autonome. Et les couches d’intelligence appelées data-mining nous sont familières et nous savons les apprivoiser.

Il appartient à Habib Gaieda et ses équipes de relayer le message auprès des investisseurs français.