La ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Saloua Seghir, a successivement rencontré, vendredi 11 septembre 2020, les représentants de trois sociétés pétrolières opérant dans le sud tunisien, à savoir la compagnie autrichienne “OMV Tunisie”, la société italienne ” Eni Tunisie” et la société tuniso-britannique ATOG (Anglo-tunisian oil and Gas) en présence du PDG de l’ETAP, Mohamed Ali Khelil, et du directeur général des hydrocarbures, Rachid Ben Dali.

Les rencontres ont porté sur les difficultés que rencontrent ces compagnies suite au blocage de la vanne principale du pipeline de transport des hydrocarbures relevant de la compagnie des transports par pipelines au Sahara (TRAPSA), depuis le 17 juillet 2020, par des manifestants d’El-Kamour (Tataouine), revendiquant la mise en application de l’accord conclu avec le gouvernement, le 16 juin 2017.

Nécessité de sécuriser les sites de production… 

Le directeur général d’OMV Tunisie, spécialisée dans la production et la commercialisation de pétrole et de gaz, Wilhelm Sackmaier, a indiqué que sa société a enregistré des pertes importantes qui menacent la poursuite de son activité en Tunisie, ce qui l’a contrainte à réviser les horaires de travail et à réduire les salaires à 60%.

Il a exprimé la volonté de la société de parvenir à des solutions pour reprendre la production arrêtée depuis mi-juillet 2020, à cause du blocage dudit pipeline.

Il a, par ailleurs, insisté sur l’importance de sécuriser les sites de production et de rattraper le retard accusé par les partenaires locaux dans le règlement de leurs arriérés avant la fin de l’exercice 2020.

ENI le payement des factures dues…

De son côté, le directeur général de la société Eni Tunisie, Giuseppe Moscato, a appelé le département de l’Energie à débloquer la situation à El Kamour afin de permettre à la société de reprendre la production dans les plus brefs délais, soulignant pour sa part la nécessité pour les partenaires locaux de payer leurs factures avant la fin de l’année 2020.

Le responsable italien a aussi examiné avec la ministre les questions relatives aux permis d’exploration, aux concessions d’exploitation et aux aspects environnementaux.

ATOG… déterminée 

Pour sa part, le DG de la société ATOG, Lotfi Fourati, a affirmé la disposition de sa société à développer le partenariat bilatéral avec la Tunisie et à renforcer la sécurité énergétique malgré la situation économique difficile et la pandémie du coronavirus.

Saloua Seghir s’engage à résoudre le dossier El Kamour

Réagissant aux interventions des responsables pétroliers, la ministre a souligné que le dossier El Kamour compte parmi les priorités du gouvernement actuel qui est en train d’élaborer un plan d’action participatif impliquant toutes les parties prenantes, étant donné la légitimité des revendications sociales exprimées par les manifestants.

Elle a assuré son engagement à résoudre le problème dans les plus brefs délais pour permettre aux compagnies concernées de reprendre leur activité et préserver les emplois.

La présidence de la République, a de son côté, estimé, via le conseiller économique du président de la République, Hassen Bedhief, que le dossier d’El Kamour est une affaire de sûreté nationale qui relève aussi de ses prérogatives.

Dans une déclaration à l’agence TAP, le 4 septembre courant, Bedhief a souligné l’importance de parvenir à une solution qui permettra la reprise de la production pétrolière tout en prenant en considération les revendications des sit-inneurs, à travers la mise en place d’un nouveau modèle de développement spécifique à la région.

Il a précisé que la présidence de la République discutera de sa vision concernant ce dossier avec le gouvernement de Hichem Mechichi, nouvellement installé.

Rappelons que le 20 août 2020, les 3 sociétés OMV (Tunisie), ATOG venture et la filiale tunisienne d’Eni avaient envoyé une correspondance à la présidence de la République pour se plaindre de la fermeture de la vanne d’expédition de la TRAPSA qui achemine le pétrole du sud vers le port de Skhira (Sfax), faisant état de leur incapacité à faire face à cette situation qui pourrait mener à la suspension de leurs obligations et la mise au chômage de milliers de travailleurs.

Il importe de rappeler également que la production nationale de pétrole brut s’est située à 856 kt (kilo tonnes) à fin juin 2020, enregistrant ainsi une légère baisse de 0,7% par rapport à fin juin 2019. Les ressources en gaz naturel (production nationale + forfait fiscal) ont enregistré une baisse de 8%, à fin juin 2020, par rapport à la même période de l’année précédente.