Des associations et organisations de la société civile ont appelé jeudi à l’application de la loi n° 51 de 2019 portant création d’une catégorie de “transport de travailleurs agricoles et ce, un an après son entrée en vigueur.

Dans un communiqué conjoint, les associations et organisations signataires appellent le parlement à exercer son rôle de contrôle et veiller à l’application effective de la loi.

Elles appellent, en outre, le gouvernement à élaborer les décrets d’application nécessaires pour activer cette loi dans les plus brefs délais et à prévoir dans le budget de 2021 des moyens matériels et humains pour créer cette nouvelle catégorie de transport.

Selon la même source, le ministère des transports est appelé à élaborer des plans d’actions clairs et transparents en concertation avec les gouverneurs pour délivrer les licences et organiser le transport des travailleurs du secteur agricole.

Par ailleurs, le ministère de la Femme est appelé à fournir les statistiques nécessaires relatives au nombre de travailleuses dans le secteur agricole par tranche d’âge et statut social afin de garantir l’efficacité des interventions.

En revanche, le ministère de l’Intérieur est appelé à sanctionner tous les contrevenants et les responsables des accidents dus au transport anarchique des travailleurs dans le secteur agricole tandis que le ministère de l’Equipement devrait élaborer un plan d’action et commencer à améliorer les infrastructures dans les zones agricoles afin que les moyens de transport puissent accéder facilement aux terres agricoles en toute sécurité.

D’après le communiqué, les organisations de la société civile ont l’intention d’organiser une réunion d’urgence avec la présidence du gouvernement pour présenter toutes ces propositions afin de l’exhorter à prendre des mesures sérieuses pour organiser cette nouvelle catégorie de transport qui se répercutera positivement sur la situation des femmes en milieu rural.

A noter que la loi N°51 de 2019 a été élaborée suite à un tragique accident de la circulation survenu dans la délégation de Sebala à Sidi Bouzid ayant fait 13 morts et 20 blessées, toutes des ouvrières dans le secteur agricole.Les organisations signalent que même après son entrée en vigueur, les accidents continuent à survenir. Dans ce contexte, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a recensé au cours des cinq dernières années 40 décès et 530 femmes blessées.

Les associations et organisations signataires sont Aswat Nissa, le FTDES, l’Association femme et citoyenneté au KEF, l’association Rihanna à Jendouba et l’association ” Sawt Hawa.