L’encours des prêts accordés par l’Etat aux entreprises publiques a connu une hausse régulière depuis 2016, passant de 1,745 milliard de dinars en 2016, 1,900 milliard de dinars en 2017 et 2,034 milliards de dinars en 2018, selon un “rapport sur la dette publique”, que le ministère des Finances vient de publier sur son site web.

Au cours des 8 premiers mois de l’année 2019, les arriérés des entreprises publiques ont subi une légère baisse de 2% pour atteindre 800 millions de dinars (MDT). Ceci est dû essentiellement à la consolidation des prêts accordés à l’ONAS, la SNCFT et TUNISAIR.

Il est à noter que les arriérés des entreprises publiques ont atteint un plafond élevé avec un montant de 818 MDT, qui reflète la situation de la plupart des entreprises publiques qui souffrent d’un certain nombre de difficultés, notamment de deux ordres :

– Des problèmes structurels qui reviennent essentiellement à la politique interventionniste de l’Etat dans le secteur, par la subvention des matières qu’elles produisent et ceci pour des raisons sociales. La conséquence directe de cette politique est que le coût de revient serait inférieur au coût de production, induisant ainsi une baisse des recettes d’une grande partie de ces entreprises et donc l’insolvabilité de la plupart des entreprises envers la trésorerie (ce qui est le cas pour TRANSTU, ONH, SNCPA…).

– Certaines entreprises publiques ont eu recours au financement par les prêts du Trésor. L’octroi de ce type de crédit est caractérisé par une souplesse au niveau de son cadre légal, et au niveau de ses conditions financières en comparaison avec la rigidité des conditions sur les marchés financiers.

Le département des Finances estime qu'”il est important de revoir la bonne gouvernance de certaines entreprises publiques qui manquent de visions prospectives pour leur secteur d’activité afin d’éviter de les exposer à des risques”.

“L’existence d’entreprises qui ont été déjà liquidées ou en cours de liquidation mais qui ont toujours des arriérés au titre des prêts accordés auparavant par l’Etat dans le cadre des prêts FREP (Fonds de restructuration des entreprises publiques), ce qui nécessite de revoir le cadre légal des garanties octroyées au Trésor afin de recouvrer ces crédits”.

Toujours selon le ministère des Finances, il est judicieux de commencer la restructuration et d’appliquer le plan de sauvetage pour certaines entreprises qui souffrent d’un énorme problème structurel afin de garantir le recouvrement des échéances, à moyen terme, au profit de la Trésorerie générale.