“Nous sommes déterminés à aller de l’avant sur la voie de la concrétisation du droit des citoyens à l’emploi, à la liberté et à la dignité. Les Tunisiens ne connaissent ni défaitisme ni désespérance. Ils ont toujours eu un rendez-vous avec l’histoire. Une histoire qu’ils interviennent pour rectifier et en créer une nouvelle”, a déclaré le président de la République, Kaïs Saïed.

Dans une allocution sur la chaîne Wataniya1, mardi 31 décembre peu avant le journal de 20 heures, pour présenter ses vœux aux Tunisiens à l’occasion de la nouvelle année administrative, Kaïs Saïed a souligné que “nous accueillerons la nouvelle année tout en étant attachés à nos constantes nationales”.

Rôle social de l’Etat

Parmi ces constantes, le président de la République a insisté sur le rôle social de l’Etat. Il a mis en avant, dans ce sens, la santé, l’éducation et la sécurité sociale qui constituent, a-t-il relevé, des droits humains avant d’être des droits citoyens.

Pour Saïed, les sans-emplois doivent être perçus comme étant un potentiel non exploité plutôt qu’une charge pour l’Etat. D’où, a-t-il préconisé, le besoin de nouvelles idées génératrices d’emploi.

Les défis sont grands mais la détermination ne l’est pas moins. “Nous construisons une nouvelle étape et personne n’a le droit de décevoir les Tunisiens”.

Le président de la République a salué tous ceux qui œuvrent pour permettre aux institutions publiques de retrouver leur force et leur efficience. Il a aussi salué tous ceux qui ont présenté des initiatives de création de projets.

Les acquis de la femme…

Une autre constante que le président de la République s’est engagé, dans son allocution, à défendre, c’est le renforcement des droits économiques et sociaux de la femme. “Il n’y aura pas de retour en arrière en ce qui concerne les acquis de la femme”, a-t-il promis, mettant en évidence le rôle clé de la femme tunisienne à travers l’histoire et qu’elle continue aujourd’hui encore à jouer.

Etat d’urgence…

Sur un autre plan, Kaïs Saïed a tenu à préciser que la liberté est un droit que les Tunisiens ont consenti des sacrifices énormes pour l’obtenir et que nul, aujourd’hui, ne peut la confisquer. Mais dans certaines situations, des mesures exceptionnelles sont prises pour des motifs de sécurité, à l’instar de la décision de prolonger l’état d’urgence. Une mesure qui n’interdit pas pour autant les rassemblements et les manifestations et qui cible surtout les personnes suspectées d’appartenir à des groupes terroristes et qui sont assignées à résidence en vertu du décret y afférant, a-t-il expliqué.

Saïed, qui qualifie d'”anachronique” le régime régissant l’état d’urgence, juge préférable en attendant la promulgation d’une nouvelle législation, l’ajout dans la loi antiterroriste d’une disposition qui permet aux autorités sécuritaires d’assigner à résidence, sur ordonnance judiciaire, toute personne soupçonnée d’appartenir à une organisation terroriste.

Crise libyenne…

Abordant le dossier libyen, Kaïs Saïed a souligné l’importance de passer de la légalité internationale à une “légalité libyo-libyenne” exprimant la volonté de tous les Libyens. La Tunisie restera sur sa position en privilégiant le droit aux actions militaires, a-t-il poursuivi.

A l’attention indirecte d’Erdogan…

Il a insisté, dans la foulée, sur la souveraineté de la Tunisie sur son territoire, son espace aérien et maritime. “Notre dignité et notre souveraineté sont indiscutables (…) Nous exigeons le respect plutôt que la sympathie”.

Et d’ajouter: “la Tunisie et les Tunisiens continueront à défendre toutes les justes causes, dont en premier lieu la cause palestinienne”.