La cellule de crise sur les problèmes de l’huile d’olive pour la saison 2019/2020 se réuni dans l’après-midi de vendredi 27 décembre au Parlement.

Cette cellule est composée de représentants de la présidence du gouvernement, des ministres des Finances, de l’Agriculture, mais aussi de de l’UTICA et de l’UTAP, ainsi que du directeur général de l’Office national de l’huile et de la présidence de la Commission parlementaire dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et des services liés.

Il a été décidé de cette cellule de suivi à la suite d’une audition, jeudi matin par la commission de l’agriculture, des représentants de l’UTAP, pour examiner les problèmes rencontrés par la récolte des olives et l’extraction de l’huile après l’effondrement des prix du à l’abondance de la production et de l’accumulation des engagements financiers des propriétaires des huileries et des entreprises exportatrices envers les banques.

Le président de la Commission de l’agriculture, Moez Hajj Rehouma (bloc d’Ennahdha), a confirmé jeudi à l’agence TAP que la cellule de crise de l’huile d’olive, au niveau de la production, la consommation et la distribution aux niveaux du marché local et de l’exportation, examinera comment soutenir les fonds destinés à l’office de l’huile afin de jouer son rôle pour faire face à la production abondante d’huile d’olive (achat et stockage).

La capacité de stockage de l’office est estimée à 100 000 tonnes d’huile d’olive. Il est prévu que les quantités de production pour la saison 2019/2020 atteignent 350 mille tonnes, ce qui représente une production record pour la Tunisie.

L’office de l’huile a pu recevoir 50 millions de dinars sous forme de prêts de trésorerie (il a obtenu jusqu’à présent 15 millions de dinars) et une ligne de garantie de l’Etat de 100 millions de dinars comme financement supplémentaire pour soutenir ses achats pour la saison 2019/20.

Le total des besoins de financement de cette structure de régulation est estimé, selon le président directeur général, Chokri Bayoudh, à la mi-janvier 2020, à 170 millions de dinars.

Bayoudh a précisé que la possibilité d’octroyer des subventions pour soutenir les efforts de stockage au profit du secteur privé est à l’étude dans le cadre d’un comité au niveau de la Banque centrale de Tunisie qui comprend les ministères concernés au vu des difficultés financières rencontrées par le secteur privé, ce qui limite ses capacités de commercialisation et d’exportation. Selon le même responsable, cette subvention mensuelle sera déterminée et annoncée prochainement.

L’office cherche actuellement à stocker 30 mille tonnes d’huile d’olive jusqu’à mi-janvier 2020, avec six centres de collecte relevant de l’office répartis dans plusieurs régions du pays.

L’office a été chargé de l’acquisition de toutes les quantités produites du fait de l’incapacité des propriétaires des huileries et des privés d’acquérir les quantités produites en raison des difficultés financières auxquelles ils sont confrontés. Ces facteurs se sont combinés pour entraver le déroulement de la saison de récolte des olives, qui est estimée à ce jour à 25 pour cent contre 40 pour cent pendant les saisons régulières.

La Tunisie aspire à exporter 250 mille tonnes, mais elle n’a réussi jusqu’à novembre 2019 à n’exporter que 11700 tonnes d’huile d’olive contre 20 mille tonnes en novembre 2018 en raison du début tardif de la campagne et des différentes difficultés rencontrées par la filière.

Les besoins de financement du secteur de l’huile d’olive sont estimés entre 600 et 800 millions de dinars chaque saison, qui sont les fonds fournis par le secteur bancaire.

L’office de l’huile acquiert un litre d’huile d’olive fine à 5,600 dinars, et les prix de ce produit sont très liés au niveau de l’offre et de la demande localement et sur le marché mondial.