Le premier tour de l’élection présidentielle anticipée s’est déroulé dans une atmosphère calme avec, toutefois, une mobilisation citoyenne en recul, a indiqué mardi, le chef de la Mission d’observation électorale européenne (MOE-UE) en Tunisie, Fabio Massimo Castaldo.

Lors d’un point de presse organisé par la mission européenne, Castaldo a présenté la déclaration préliminaire de la mission d’observation électorale.

Malgré un calendrier serré, l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) a mené à bien les préparatifs, a-t-il constaté. Selon lui, la mission a relevé que les opérations de vote et de dépouillement se sont déroulées en toute transparence et dans le respect de la loi en vigueur dans la quasi-totalité des bureaux de vote observé dans 24 gouvernorats.

La Mission d’observation estime que la campagne s’est déroulée dans une ambiance pluraliste et dans le respect des libertés fondamentales, malgré l’Etat d’urgence en vigueur. Ceci dit, et tout en reconnaissant l’indépendance du pouvoir judiciaire, la Mission a constaté que les autorités concernées n’ont pas pris les mesures nécessaires permettant à tous les candidats de mener leur campagne dans le respect du principe d’égalité des chances prévu par la loi tunisienne, selon la même source.

Castaldo a salué dans ce contexte, l’organisation pour la première foi, de débats télévisés avec les candidats répondant en partie aux attentes des citoyens en matière d’information. Il a, cependant, souligné, que l’interdiction aux médias audiovisuels illégaux de faire des campagnes électorales n’a pas été respectée.

Le recours aux fausses informations a marqué l’activité des réseaux sociaux pendant la campagne en l’absence d’un cadre juridique approprié pour le monitoring de la campagne en ligne. Ce qui s’est traduit par un déficit de transparence du financement des campagnes sur les réseaux sociaux.

Dans le même contexte, Castaldo a noté que le contrôle des comptes des campagnes obéit à un mécanisme trop lent qui ne permet pas de garantir l’égalité entre les candidats.

Il est à noter que la mission d’Observation électorale de l’union européenne est présente en Tunisie depuis le 23 août 2019, à l’invitation, notamment de l’ISIE. Elle regroupe 100 observateurs des 28 Etats membres ainsi que du Canada, du Norvège et de la Suisse. Ils sont déployés dans les 24 gouvernorats de la Tunisie.