La coopération japonaise avec les pays d’Afrique est actuellement classée au 4ème rang, au même rang que la France, derrière les USA, l’Allemagne et l’Angleterre, à cause de la stagnation de l’économie japonaise depuis l’année 1990, alors qu’elle était auparavant au premier rang en termes d’enveloppes budgétaires octroyées, a indiqué le président de la JICA, Shinichi Kitaoka.

” Notre coopération avec les pays de l’Afrique est différente de celle des autres bailleurs de fonds traditionnels, car le Japon octroie des prêts en yen et n’accorde pas de dons, afin de contribuer à l’autonomisation des pays bénéficiaires, qui s’engagent à rembourser leurs crédits et contribuent à la croissance de leurs pays”, a-t-il précisé, lors d’une rencontre tenue au siège de la JICA Tokyo, dans le cadre du Programme médias étrangers 2019 de la JICA (du 1er au 12 juillet 2019) et auquel la Tunisie prend part.

Selon le président de la JICA, son pays conserve toujours sa vision en termes de coopération afro-japonaise, en dépit des critiques des bailleurs de fonds européens et internationaux sur cette question, “parce que nous sommes convaincus que la coopération à travers l’octroi des prêts en yen est un outil efficace pour que le Japon participe à la croissance de leurs pays et assure la sécurité humaine de leur peuples”, a expliqué le responsable.

La caractéristique de la coopération japonaise est qu’elle respecte l’autonomisation des pays bénéficiaires, du fait qu’elle se base sur la méthode de dialogue en vue de connaître les besoins réels du pays bénéficiaire et d’assurer la confiance bilatérale.

En contrepartie, la JICA accorde beaucoup d’intérêt à la formation des ressources humaines africaines qui apprennent le savoir-faire japonais à travers le Programme de ‘Initiative ABE (African Business Education for Youth)’ destiné notamment aux secteurs des affaires, permettant aux jeunes africains d’obtenir le Diplôme du master et de bénéficier d’un stage en entreprise au Japon.

Ainsi, au cours de la période 2013-2018, la JICA a accueilli plus de 1 300 jeunes boursiers au japon.

Selon des données publiées sur le site de la JICA, le montant approuvé de prêts japonais à la Tunisie s’élève à 7,5 milliards de dinars, l’équivalent de 341,2 milliards de yens (1 TND= 45.530 JPY)

Le nombre des bénéficiaires de formations au Japon s’élève à 1469 et celui des experts japonais envoyés est de 655. Les volontaires japonais ayant séjourné en Tunisie sont de l’ordre de 510.

La coopération de la JICA avec la Tunisie a commencé en 1975. Elle porte sur trois programmes tenant compte de la situation du développement de la Tunisie. Il s’agit du développement industriel et aménagement d’infrastructures économiques, du développement régional et du développement des ressources en eau et prévention contre les catastrophes naturelles.

Concernant l’assistance sous forme de prêts et vu le classement de la Tunisie en tant que pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, la JICA met en œuvre des projets qui s’inscrivent dans la stratégie du Japon et répondent au mieux aux priorités d’investissement établies par le gouvernement tunisien.