Après une croissance faible en Tunisie au premier trimestre 2019, l’agence de notation américaine Moody’s prévoit une croissance de 2,3% sur l’ensemble de l’année et de 2,6% en 2020. Cependant, l’agence attire l’attention sur la faiblesse de la solidité financière du pays et sur la hausse du ratio de la dette publique, lit-on dans un communiqué de Moody’s publié jeudi 27 juin 2019.

Se référant au rapport intitulé ” Moody’s Investors Service “, l’agence de notation explique que la croissance est due à une “relance économique naissante tirée par le tourisme, l’agriculture et le secteur manufacturier mais constitue toujours un des défis du pays en matière de crédit”.

Moody’s prévoit également une baisse progressive de l’inflation pour atteindre 6,2% à la fin de l’année en cours, et 5,7% en décembre 2020.

L’agence est même très optimiste pour la Tunisie, estimant que l’objectif gouvernemental de 3,9% de déficit cette année est réalisable, compte tenu du bilan de l’exécution du budget au cours des deux dernières années.

Toutefois, Moody’s estime que “les difficultés de la Tunisie en matière de crédit (négatives B2) montrent la détérioration structurelle de sa solidité budgétaire”, rappelant que “le ratio d’endettement a fortement augmenté pour atteindre 77% du PIB fin 2018, contre 70,4% en 2017”.

Dans son analyse, Moody’s souligne que “la dynamique des comptes courants a continué de se détériorer en 2018, exacerbant les pressions sur le financement extérieur et pesant sur la dynamique des réserves de change”.

L’agence de notation assure que “la masse salariale dans le secteur public et les subventions limitent la flexibilité des dépenses du gouvernement sans réduire les projets d’investissement public”.

Dans ce cadre, Moody’s souligne que “des preuves d’une réduction soutenue des déséquilibres extérieurs et budgétaires, accompagnée d’une stabilisation et des perspectives d’augmentation régulière des réserves de change, pourraient soutenir un changement des perspectives de stabilité”.

Inversement, un déclassement est probable en cas de retard ou d’augmentation sensible du coût du financement extérieur, éventuellement lié à une mise en œuvre incomplète du programme de réformes économiques convenu avec le FMI, estime l’agence.

A rappeler que l’agence de notation Moody’s avait maintenu “inchangée”, en octobre 2018, la note de la Tunisie à B2, mais elle avait abaissé les perspectives économiques du pays de “stables” à “négatives”.

Elle avait indiqué que les perspectives négatives de la note de la Tunisie témoignent d’une augmentation des risques de vulnérabilité externe dans un contexte de resserrement des conditions de financement au niveau mondial.